Ce n' est que le vice-ministre de la Défense, mais visiblement il n'en est pas moins un puissant chef d'Etat-major des armées algériennes. La succession d'événements récents laisse penser que même si le général Salah est étranger aux changements intervenus à la tête de la police et de la Gendarmerie, ce n'est pas lui qui ira s'en plaindre auprès de Bouteflika. Le site d'information Tout sur l'Algérie y fait clairement allusion. "Ses relations tendues avec l’ex-patron de la police étaient un secret de polichinelle, tout comme sa proximité avec le nouveau patron de la gendarmerie le général Belekcir", écrit-il dans une longue analyse publiée ce 5 juillet.
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Tout ceci donne à penser que le personnage est plus puissant que le laissaient croire certaines rumeurs qui voulaient sa destitution en septembre 2013 au moment du départ du chef des renseignements de l'époque, l'omnipotent général-major Mohamed Mediene. On disait alors dans les salons d'Alger que ses jours à la tête de l'armée étaient comptés. Mais, même Amar Saadani, le secrétaire général du Front de libération nationale, de l'époque, qui soutenait ouvertement cette thèse a quitté ses fonctions, alors que Gaïd Salah est toujours à son poste. "Cinq ans plus tard, force est de constater que Gaïd Salah est droit dans ses bottes", commente Tout sur l'Algérie.
Néanmoins en Algérie, il ne faut jamais prétendre être dans le secret des dieux, tant le système est "opaque" et " les apparences de puissance et de fidélité envers le président, parfois trompeuses". Par conséquent, toujours selon TSA, "la méfiance est de rigueur".
Mais au-delà de cette prétendue expression de puissance de Gaïd Salah, il convient néanmoins de noter qu'actuellement, le dossier qui secoue les forces de sécurité ou de défense n'est autre celui des 701 kg de cocaïne arraisonnés au port d'Oran fin mai. Dès le début de l'enquête, les autorités militaires algériennes ont voulu que la police s'en écarte et que la Gendarmerie qui est sous l'autorité de l'armée pilote les investigations sur un dossier visiblement très embarrassant pour l'armée. Il est établi que l'homme d'affaires Kamel Chiki, à qui étaient destinés les conteneurs de viande surgelée et dans lesquels la drogue fut trouvée, avait beaucoup de connexion chez les hauts gradés de l'armée comme de la police. Voilà qui pose au moins une question fondamentale. Si, les personnes chargées qui étaient censées superviser l'enquête sont écartées au profit de proches de Gaïd Salah, cela n'accuse-t-il pas ce dernier?