Algérie: de nouvelles têtes vont tomber, y compris le chef des renseignements

L'entourage du président Bouteflika profite de l'affaire la drogue pour effectuer une véritable purge au sein de l'appareil sécuritaire.

L'entourage du président Bouteflika profite de l'affaire la drogue pour effectuer une véritable purge au sein de l'appareil sécuritaire. . DR

Le 12/07/2018 à 17h11, mis à jour le 12/07/2018 à 17h12

Après l'affaire du trafic de drogue, une véritable purge est en cours au sein de l'appareil sécuritaire algérien. Au point que le nom du chef des services de renseignements est cité.

Selon le quotidien El Watan, de nouvelles têtes devraient tomber, et pas n'importe lesquelles. En effet, "d’autres responsables sont dans le collimateur et pourraient connaître le même sort dans les jours à venir. Il s’agit du directeur du service des Renseignements généraux, du divisionnaire de l’aéroport d’Alger, mais aussi du chef de la sûreté de la wilaya de Tipaza, pour ne citer que ceux-là", écrit le quotidien sur son site. 

Ces trois ne seront pas les seuls, toujours selon El Watan, qui affirme que parmi les noms qui circulent figure Noureddine Berrechdi, directeur de la sûreté d'Alger. Alors que le contrôleur de la sûreté d'Oran, Salah Nouasri, aura droit à une mise à la retraite en bonne et due forme. 

Certes, tout est parti de l'affaire de la cocaïne saisie au port d'Alger en fin mai et dont le principal suspect est un homme d'affaires, importateur de viande surgelée et qui se trouve être un très gros promoteur immobilier, Kamel Chiki alias le Boucher. Le lien qui est fait avec les sécuritaires concerne des transactions immobilières entre l'accusé en question et ces généraux ou fils de généraux.

En tout cas, aucun de ces gros pontes de l'appareil sécuritaire n'est mis en examen, ni même entendu officiellement. S'agit-il d'une confirmation de l'impunité qui a toujours eu droit de cité en Algérie, ou bien profite-t-on de cette affaire de drogue pour mener une purge au sein de l'appareil sécuritaire? Car, si les personnes démises de leurs fonctions sont réellement mouillées dans ce trafic, elles devraient peut-être en répondre devant la justice. 

Quoi qu'il en soit, en cette veille d'élections qui doivent se tenir en 2019, l'occasion serait trop belle pour ne pas prendre définitivement le contrôle de l'appareil sécuritaire en nommant des personnes plus malléables que celles qui ont toujours été là. Certaines sources confirment d'ailleurs cette purge et affirment que le président Abdel Aziz Bouteflika aurait instruit les chefs de la police et de la gendarmerie nouvellement nommés de procéder à un nettoyage. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 12/07/2018 à 17h11, mis à jour le 12/07/2018 à 17h12