Ce qui vient de se passer au port d'Oran montre à souhait que les narcotrafiquants du Sahara et du Sahel ont choisi l'Algérie pour en faire leur principale zone de transit des drogues dures en provenance d'Amérique du Sud. Ce jeudi 31 mai 2018, ce ne sont pas moins de 701 kilogrammes de cocaïne qui ont été saisis par les gardes-côtes algériens sur un navire battant pavillon libérien et en provenance du Brésil.
Selon le communiqué du ministère algérien de la Défense, la marchandise était destinée au marché algérien . "Des gardes-côtes du commandement des Forces navales, relevant de la façade maritime ouest à Oran (2e région militaire), ont mis en échec, mardi 29 mai 2018, une tentative d'inonder notre pays d'une grande quantité de drogues", écrit-il dans ledit document.
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Le navire en question qui vient de la principale zone de production mondiale qu'est l'Amérique du Sud est passé par le port de Valence, en Espagne, avant de faire cap sur Oran. "L'opération a été enclenchée grâce à l'exploitation de renseignements relatifs à la présence d'une grande quantité de cocaïne dissimulée dans un conteneur à bord d'un navire chargé de viandes rouges congelées. Aussitôt, des unités flottantes des gardes-côtes ont été dépêchées afin de sécuriser le périmètre du théâtre de l'opération", toujours selon le communiqué.
"Et suite à la confirmation de la présence dudit conteneur, les instructions nécessaires ont été données pour amarrer le navire en question au port d'Oran sous une haute protection et conformément aux strictes procédures de sécurité, et suite au mandat de perquisition délivré par le procureur de la République, le conteneur a été passé au scanner et minutieusement fouillé, permettant ainsi de saisir une énorme quantité de cocaïne, estimée à sept (7) quintaux et un kilogramme, qui était répartie sur 603 plaquettes dissimulées parmi les marchandises", explique le ministère de la Défense.
Il convient de noter que ce n'est pas la première fois que des quantités impressionnantes de drogue transitent soit par l'Algérie soit par la zone instable du Sahel. On se rappelle, en 2009, l'avion de type Boeing en provenance du Venezuela qui s'était écrasé non loin de Gao, juste après avoir déchargé une cargaison de drogue sur une piste artisanale à 15 km au nord de cette ville malienne. Les trafiquants avaient alors incendié la carcasse de l'avion pour faire disparaître les preuves.
Mais le plus inquiétant, c'est que les pilotes ne seront jamais retrouvés, preuve qu'ils ont de solides liens dans cette zone à quelques encablures de la frontière avec l'Algérie. Or, il est évident qu'en mobilisant un Boeing pouvant transporter jusqu'à 10 tonnes de cocaïnes, les narcotrafiquants sahélo-sahariens ne visaient pas le Mali, pays de 17 millions d'habitants au PIB de 14,8 milliards de dollars environ. C'est bien l'Algérie, avec ses 40 millions d'habitants et son PIB de 180 milliards de dollars qui les intéressaient.