C'est Mokri lui-même qui avait appelé Ahmed Gaïd Salah, le chef d'état-major général des armées, à prendre le pouvoir en Algérie. Le voici de retour sur la scène politique avec une nouvelle déclaration explosive qui va sans doute faire des vagues. Abderrezak Mokri vient d'exprimer ses craintes de voir le régime algérien tenter de confisquer le pouvoir en refusant d'organiser des élections en 2019. C'est en tout cas la lecture qu'il fait des déclarations des autorités gouvernementales et des responsables du parti présidentiel qui ne cesse de parler de "continuité".
Mokri craint surtout que les partisans de Bouteflika ne donnent à ce terme la signification saugrenue d'une modification de la constititution, qui ferait passer la durée du mandat présidentiel de 5 à 7 ans, avec évidemment un effet rétroactif.
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Selon lui, même au sein de l'opposition, "certains responsables disent qu'il n'est pas utile d'organiser des élections et il y a des signaux en faveur du maintien du président dans son poste, sans organiser des élections (en 2019, Ndlr)".
Il convient de rappeler que Abderrezak Mokri n'en est pas à sa première sortie. Au début de l'été dernier, il avait nommément appelé le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah, alors vice-ministre de la défense, à prendre le pouvoir pour organiser une transition. Coïncidence ou pas, c'est après cette fameuse déclaration que la purge la plus importante de l'armée algérienne a été organisée, ce qui a considérablement réduit le pouvoir de Gaïd Salah.