Les images diffusées sur les réseaux sociaux sont d'une rare violence. Elles témoignent pourtant de la détermination des retraités de l'armée à faire réévaluer leur pension de retraite ou d'invalidité, mais également à être mieux pris en charge pour leurs frais de santé.
Ainsi, hier dimanche 23 septembre, les retraités et invalides de l'Armée nationale populaire (ANP), en provenance de Boumerdès, entendaient se rendre à Alger pour manifester contre leurs conditions de vie. Ils ont été violemment dispersés par les forces de la gendarmerie, lesquelles ont fait des dizaines de blessés parmi les manifestants. Les vidéos montrent la violence de la répression.
Plusieurs militaires à la retraite ou invalides ont subi des blessures à la tête, affirme la presse algérienne, qui ajoutent que les gaz lacrymogènes ont créé une gêne respiratoire chez beaucoup d'autres.
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A Alger, un impressionnant déploiement de policiers attendait les manifestants qui auraient pu échapper aux barrages mis en place dans les provinces.
C'est la troisième fois que les retraités et invalides de l'ANP essaient de rallier la capitale pour se faire entendre, mais c'est aussi la troisième fois que le régime algérien fait usage de la même violence pour tuer ce mouvement dans l'oeuf. Il n'empêche que ces manifestations prennent à chaque fois plus d'ampleur et ont fini par faire gagner la sympathie de l'opinion publique algérienne.
Le ministère de la Défense préfère rester dans le déni. Dans son dernier communiqué, il affirme qu'il s'agit "d’individus s’autoproclamant de différentes catégories de retraités de l’Armée nationale populaire, ayant emprunté des voies illégales pour exprimer leurs revendications". La même source ajoute que ces retraités ont "l’intention de semer le doute et d’induire en erreur l’opinion publique en se présentant comme des victimes aux droits sociaux et matériels bafoués, en ayant recours à la rue pour imposer leur logique".