Alors que les retraités de l'armée cherchent par tous les moyens à faire entendre leur voix auprès du ministère de la Défense, notamment en essayant de rallier la capitale pour un sit in, les autorités ont décidé d'employer la manière forte pour les empêcher de marcher sur Alger. Ainsi, tous les accès de la ville sont quadrillés par les gendarmes et la circulation est perturbée à de nombreux endroits, et ce, depuis plusieurs jours.
Si la solution forte est la seule que connaît réellement Alger, elle n'est cependant pas la meilleure pour le cas de figure. En effet, elle est en train d'aboutir à la radicalisation des manifestants qui revendiquent une amélioration de leurs conditions sociales depuis le début des années 2000. D'ailleurs, souligne la presse locale, lces mouvements de protestations se sont intensifiés.
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Ce mouvement, par sa complexité et par les personnes qui la portent, est l'un des plus compliqués à gérer, c'est pourquoi les autorités algériennes ne veulent pas l'affronter. Et de toutes les manières, les caisses de l'Etat étant vides, ni Ahmed Ouyahia, le Premier ministre, ni Ahmed Gaïd Salah, le vice-ministre de la Défense, ne s'aventureront à faire des promesses pour la satifaction des revendications. D'ailleurs, ils tentent de minimiser le mouvement en le qualifiant d'"imposture".
Il s'agit là d'un mouvement relativement complexe, mais en nier la réalité et la pertinence serait une grave erreur. En effet, on y retrouve les "Anciens militaires de l’activité, ancien contractuels, invalides, radiés, rappelés et appelés du contingent maintenus", explique le site Tout sur l'Algérie. Ces derniers demandent évidemment des choses différentes: revalorisation des pensions, de retraite pour certains, d'invalidité pour d'autres, des prises en charge médicales pour ces derniers et une facilitation d'accès à des emplois et au logement pour certains.
Profitant du caractère plus ou moins hétéroclite de ces demande pourtant réelles et pressantes, Alger ne veut pas être mis face à des représentants de ce mouvement. Les autorités préfèrent jouer la montre et traiter le problème au cas par cas, même s'il s'agit d'un mouvement regroupant des dizaines de milliers de personnes. Cela prendrait alors plusieurs années et certains ne verront jamais l'aboutissement de leur demande.
La Coordination nationale des retraités, blessés et radiés de l'Armée nationale populaire, qui tente en ce moment même de rallier Alger, ne veut pourtant rien savoir. Ses leaders espèrent amener leur ministère de tutelle à la table des négociations autour de leur plateforme revendicative, qui se décline en 36 points.
Parmi ces revendications, figurent notamment "l’augmentation de la pension de retraite, l’indemnisation des radiés avec effet rétroactif depuis la date de leur radiation, la réintégration des éléments encore en âge de servir, l’indemnisation des blessés et leur prise en charge médicale, la priorité dans l’accès au logement et à l’emploi".