Après avoir publié la sortie médiatique de l’ancien ambassadeur de France en Algérie et ex patron de la direction générale de la sureté extérieure (DGSE), qui avait durement attaqué le président algérien, Le Figaro annonce un avis de tempête en Algérie.
Ainsi, dans un article publié ce vendredi 5 octobre sur le site du quotidien, et intitulé «Algérie: avis de tempête», le journal français assure que 2018 est «l’année de tous les dangers pour un Abdelaziz Bouteflika toujours plus fragile».
D’abord, concernant la santé du président, celle-ci inquiète. Ainsi, lors de la visite officielle d’Angela Merkel, «les observateurs assurent que le président va encore plus mal qu’avant: il n’a pas pu échanger un seul mot avec son hôte».
Si le président va mal et n’arrive pas à échanger des mots avec ses interlocuteurs, comment alors compte-t-il alors briguer un 5e mandat à la tête de l’Algérie en 2019?
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Cette question inquiète de plus en plus la classe politique algérienne. Certains ne manquent d’ailleurs pas de faire des liens entre cette quasi-incapacité du président à diriger son pays et les règlements de comptes qui agitent la scène politico-sécuritaire algérienne.
Au niveau du règlement de comptes, après l’affaires de la cocaïne qui a fait tomber les premières têtes chez les sécuritaires – ce fut d'abord le directeur de la DGSN, ensuite le patron de la gendarmerie nationale-, ce fut au tour de tous les corps de sécurité et de défense d’être décapités avec une succession de limogeages jamais vue dans le monde.
Les chefs des différents corps d’armée (air, terre et mer), les chefs des régions militaires, les chefs en charge de la sûreté des grandes wilayas et les chargés de sécurité de l’aéroport d’Alger et ses adjoints ont été limogés. Ensuite, ce fut le cas de nombreux gouverneurs de régions.
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Une fois cette étape quasiment bouclée, la nouvelle cible a été le président du parlement algérien. Seulement, contrairement aux sécuritaires et autres fonctionnaires nommés par le président Bouteflika, le président du parlement est élu et détient le pouvoir législatif dans le cadre de l’indépendance des pouvoirs. Du coup, il ne peut être démis aussi facilement. On cherche donc à le pousser à démissionner.
Ayant opposé une fin de non-recevoir catégorique à tout départ volontaire, il est de plus en plus question de la dissolution de l’Assemblée populaire nationale (APN). Seulement, ce président du parlement, Said Bouhadja, exige que la décision de sa démission vienne de Bouteflika lui-même pour qu'il rende son tablier, sachant sans doute que cela est impossible de la part de celui dont on dit qu’il «va encore plus mal qu’avant».
Pourquoi vouloir éliminer le président du parlement? Il pourrait s’agir d’un puzzle faisant parti de la stratégie mise en place pour la succession du président Bouteflika. En effet, selon de nombreux algériens, au cas où la démission du président de l’assemblée n’est pas acquise, il est fort probable que cette institution soit dissoute. Or, une telle procédure entrainerait «le report de la campagne présidentielle». Il s’agirait d’une option souhaitée par un certain nombre de ténors du parti au pouvoir.
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Un tel report pourrait ainsi mieux préparer cette succession dont la guerre souterraine fait rage et expliquerait ces règlements de compte. Et à ce titre, selon Le Figaro, un dignitaire du régime aurait annoncé, «nous préférons que le président décède dans l’exercice de ses fonctions».
Selon toujours le média français, qui revient sur l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis en mai dernier, le journal souligne que cette affaire n'est autre d’un complot orchestré par le gouvernement pour discréditer certains hauts responsables de l’armée.
Ce complot a marqué le début des limogeages qui ont touché l’appareil sécuritaire et l’armée avec la mise sur le banc de touche de très nombreux hauts gradés dont certains sont interdits de sortie du territoire algérien. Pour Le Figaro, il ne s’agit ni plus ni moins que d'une manière de «donner l’impression d’une opération "mains propres"» pour donner une image au gouvernement et contribuer à assurer un cinquième mandat au président Bouteflika.
Enfin, à ces éléments destabilisants, il faut ajouter la tension sociale qui monte avec les protestations des retraités de l’armée et les manifestations chroniques de chômeurs, le tout dans un contexte marqué par la crise financière qui ne facilite pas l’achat de la paix sociale par le gouvernement...