Le journaliste Smaïl Djerbal du groupe médiatique Ennahar a été interpellé à Alger, vers 8 heures du matin, ce mardi 9 octobre, devant les locaux du siège d’Ennahar TV, par des membres des services de renseignement, selon la chaine. Des caméras de surveillance ont filmé l’interpellation avant que la chaîne ne les diffuse en boucle. Ennahar faut-il le rappeler est la chaîne qui a annoncé en exclusivité l'ensemble des limogeages qui ont eu lieu en Algérie depuis juin. Elle est donc très proche de l'entourage de Bouteflika.
Cette arrestation illégale et musclée a été rapidement dénoncée par les avocats du groupe médiatique. Peu après, la chaîne a diffusé une conversation entre son patron et le directeur d’un centre des services de renseignement algérien. Le procureur de la République a aussitôt ordonné la libération du journaliste, deux heures seulement après son interpellation, et la chaine a cessé la diffusion d’informations relatives à cette interpellation.
Visiblement, cette arrestation entre dans le cadre des règlements de comptes entre l’armée et le pouvoir.
En effet, selon Ennahar TV, cette interpellation est intervenue après une vive altercation entre le directeur général de la chaîne et le directeur du centre Antar de la Direction des services de sécurité (DSS), les renseignements généraux algériens. Une discussion autour d’un article de Smaïl Djerbal, diffusé sur le site Alg24 que possède le groupe, et dont les services de renseignements voulaient la suppression. Le patron de la chaine avait alors catégoriquement refusé, faisant allusion au général Athmane Tartag, dit "Bachir", arguant que l’article incriminé ne concernait pas les renseignements généraux.
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L’article en question traitait de la crise actuelle que traverse l’Assemblée populaire nationale (APN) algérienne en s’interrogeant sur l’absence du département d’Athmane Tartag, dit "Bachir", dans cette médiation.
Intitulé «Crise à l’APN: où est passé le département de Tartag?», l'article du journaliste s’est montré critique envers le descendant du département des renseignements et de la sécurité (DRS) dissout depuis le limogeage de Mohamed Mediène dit "Toufik".
Cette situation révèle l’état de délitement au sommet de l’Etat algérien et la crise ouverte entre la nomenklatura dirigeante et l’armée algérienne, dans la perspective de la présidentielle de 2019...