Selon El Watan, Djamel Ould Abbès est formel: il n'a jamais "démissionné" du secrétariat général du parti présidentiel. Cependant, les propos que tient le secrétaire général sortant du Front de libération nationale (FLN) sont quelque peu contradictoires. Dans un premier temps, il a affirmé que ce sont de "hauts responsables" qui l'ont écarté du poste qu'il occupait, avant de revenir sur ses propos, dans un second temps, pour déclarer que ce sont les médecins qui lui ont prescrit un "repos médical".
"J’ai eu un malaise cardiaque qui a nécessité mon évacuation vers l’hôpital militaire de Aïn Naâdja (…) et un repos total d’au moins 45 jours. Je n’ai pas démissionné, mais les hauts responsables ont estimé que je devais m’éloigner du stress que je subis depuis deux ans", explique-t-il dans une première affirmation.
Qui sont donc ces "hauts responsables"? L'entourage de Bouteflika? Les hauts gradés de l'armée dont dépend l'hôpital militaire où il est allé se soigner? Difficile de savoir, puisqu'il ne s'épanche pas sur le sujet.
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Sa seconde version est légèrement différente de la première. "J’ai senti que je n’allais pas bien. J’ai tout de suite été au service de cardiologie de l’hôpital militaire, où les médecins ont exigé un repos total, vu mon état de santé et mon âge", explique celui qui nie totalement avoir démissionné comme l'a affirmé toute la presse algérienne.
Mais pour le quotidien algérien, "tout porte à croire que le sort de Ould Abbès était scellé bien avant son malaise cardiaque, tombé à point [nommé] pour accélérer son départ". En effet, Al Watan cite des sources qui estiment qu'il est victime de ses "sorties médiatiques qui faisaient grincer des dents depuis bien longtemps". "Son débarquement n'était qu'une question de temps", précisent ces mêmes sources.
Le quotidien algérois confirme par aillers, à travers les déclarations de ses sources, la rumeur qui couraient déjà dans tous les les salons d'Alger. C'est donc son absence de prise de position revendiquée dans la polémique entre le ministre de la Justice Tayeb Louh et le Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a valu à Ould Abbès d'être écarté.
Car, faut-il le rappeler, il y a trois semaines Tayeb Louh, membre du bureau politique du FLN, tenait un meeting à Oran, lequel a été boycotté par les responsables du Rassemblement national démocratique (RND).
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Cela avait poussé Louh a attaquer de manière peu subtile le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, en évoquant un épisode datant des années 90 dont celui qui était déjà Premier ministre à l'époque est peu fier aujourd'hui encore: le fait d'avoir brutalement emprisonné des cadres de l'administration.
Ahmed Ouyahia avait alors répliqué par un communiqué dénonçant sèchement cette tentative de déstabilisation. Devant la polémique, qui n'a dès lors cessé d'enfler, Djamel Ould Abbès a pratiquement choisi de lâcher le ministre de la Justice au profit d'une neutralité que l'entourage de Bouteflika a jugé inacceptable. Visiblement, c'est ce qui lui a valu de perdre son poste...