Algérie: Voici pourquoi Ould Abbès a été écarté, selon un cacique du parti présidentiel

Djamel Ould Abbès, secrétaire général du Front de libération nationale.

Djamel Ould Abbès, secrétaire général du Front de libération nationale. . DR

Le 22/11/2018 à 10h50, mis à jour le 22/11/2018 à 10h52

Djamel Ould Abbès a été victime de la main invisible qui éjecte tous ceux qui ne plaisent plus à ce cercle secret de la présidence. La cause de son éviction? Il avait commencé à nuire aux intérêts du parti de Bouteflika.

Les choses se précisent à propos de la mise à l'écart ou de la "démission" supposée, dans de funestes conditions, de Djamel Ould Abbès, désormais ex-secrétaire général du Front de Libération Nationale, le parti politique historique algérien.

C'est Abderrahmane Belayat, ex-coordonnateur du Bureau politique de cet ex-parti unique de l'Algérie, qui apporte des précisions sur ce qui s'est réellement passé. Selon lui, il ne s'agit, ni plus ni moins, que de l'"éviction" de cet homme sur lequel il n'hésited'ailleurs pas à jeter l'opprobre. 

Selon lui, Djamel Ould Abbès "a malmené le parti et a porté atteinte à son image à travers ses positions et ses déclarations, à la veille de la grande échéance électorale qu’est la présidentielle de 2019" et ce, affirme-t-il, "en dehors de tout cadre réglementaire".

Pourtant, Belayat ne se rend pas compte que celui qui a démis Ould Abbès de ses fonctions a, lui aussi, agi en dehors de toute légalité. D'ailleurs, il ne cite aucun nom, il se contente seulement de faire allusion à la "Présidence" d'où viendrait ce fameux ordre d'éviction. 

Ne disant ni qui a écarté Ould Abbès, ni si son "éviction" a respecté les règles statutaires du parti, il estime simplement que tous les membres du FLN ont applaudi. Car selon lui, la gestion de l'ex-secrétaire général du FLN a été décriée par toutes les instances, à tous les niveaux, et toutes les structures du parti. 

Visiblement, Ould Abbès, âgé de 84 ans, a été victime du même scénario que Saïd Bouhadja, l'ex-président de l'Assemblée nationale popualire, la chambre basse du Parlement, qui en a été évincé dans des conditions encore plus rocambolesques.

Ce dernier avait été pratiquement chassé du Parlement grâce à un coup de force dont l'un des instigateurs n'était autre que ... Djamel Ould Abbès lui-même.

Finalement, il faut croire que cette méthode opaque d'éviction de hauts responsables algériens ne finira pas par être une règle non écrite à laquelle tout le monde se soumet volontiers. Mais puisque Bouteflika lui-même n'est visiblement plus en mesure de décider, qui donc tient les manettes du pouvoir pour imposer sa volonté? 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 22/11/2018 à 10h50, mis à jour le 22/11/2018 à 10h52