Algérie. Le Figaro: un avenir hypothéqué, quel que soit le résultat de la présidentielle

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Le 08/02/2019 à 13h51, mis à jour le 11/02/2019 à 11h12

L'avenir de l'Algérie est sérieusement hypothéqué quels que soient les résultats des prochaines élections présidentielles, affirme vendredi le journal le Figaro.

"Quels que soient les résultats de cette élection, l'avenir de l'Algérie est sérieusement hypothéqué et l'après-Bouteflika (ce n'est qu'une question de temps) ne laisse pas d'inquiéter les spécialistes. Car le président algérien, comme Kadhafi et Ben Ali autrefois, s'il n'est pas vraiment un modèle de démocratie, a eu au moins le mérite de tenir son pays. On sait ce qu'il est advenu des printemps arabes dans la région et on connaît leurs retombées indirectes chez nous (en France)", commente le journal dans un article sous le titre "Abdelaziz Bouteflika, président et candidat malgré lui?".

Au pouvoir depuis 1999, gravement diminué par les séquelles d'un AVC et quasiment invisible en public, le président algérien Abdelaziz Bouteflika pourrait briguer un cinquième mandat lors du scrutin d’avril, même si cette candidature n'est toujours pas confirmée, indique le journal.

Mais cette candidature "surréaliste" a d'ores et déjà reçu le soutien des quatre partis de la coalition au pouvoir et l'institution militaire, elle, ne s'y opposerait pas, "ce qui vaut quitus dans un pays où les galonnés font la loi, affirme le journal.

Et de souligner que depuis son AVC de 2013, le président algérien "vivote en reclus dans une résidence médicalisée et seuls ses proches ont accès au vieux moudjahid. Atteint dans sa mobilité et son élocution, le caïd d'Alger est donc aussi invisible qu'inaudible. A tel point que certaines rumeurs le donnent régulièrement pour mort".

Mais, "afin de démentir ces bruits aussi déplaisants que récurrents, l'entourage présidentiel a annoncé que le chef d'Etat serait présent lors de l'inauguration de trois grands chantiers de la capitale, le 24 février prochain. Au programme de la tournée: la grande mosquée, l'aérogare d'Alger et une raffinerie de pétrole.

"On l'aura compris: qu'il le veuille ou non, et si tant est qu'il jouisse encore de son libre arbitre, Abdelaziz Bouteflika ira dans l'arène. Ainsi en ont décidé les caciques du régime, qui ont tout à perdre en cas de renouvellement de génération et de changement d'orientation", commente le quotidien français.

Le 08/02/2019 à 13h51, mis à jour le 11/02/2019 à 11h12