Les sorties du président Abdelaziz Bouteflika sont rares, très rares même. La dernière date d’avril 2018. Toutefois, campagne présidentielle oblige, le président Bouteflika va multiplier les sorties pour essayer de convaincre les Algériens sur ses «capacités» à diriger le pays pour un autre mandat de 5 ans.
En effet, après moult tergiversations, le coordinateur du FLN a annoncé le samedi dernier la candidature de Bouteflika pour la présidentielle d’avril 2019.
A ce titre, l’entourage du président vient d’annoncer des sorties dans la capitale. Les premières sont programmées pour le 24 février avec les inaugurations de la Grande Mosquée d’Alger et l’extension de l’aéroport international d’Alger.
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La Grande Mosquée d’Alger, en cours de construction depuis 2012, dispose d’une capacité d'accueil de 120 000 fidèles et est dotée d’un minaret de 300 mètres de haut, bâti sur un terrain d’environ 20 hectares.
Outre la mosquée, le président inaugurera également l’extension de l’aéroport international d’Alger Houari-Boumédiène. D’un coût dépassant les 80 milliards de dinars algériens, cette extension a pris un retard considérable. Avec cette expansion, l’aéroport d’Alger aura une capacité de près de 12 millions de voyageurs par an.
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En plus de ces deux inaugurations programmées pour le dimanche 24 février, le président Bouteflika est aussi attendu dans la raffinerie de gaz réhabilité de Baraki, située à Sidi R’cine à l’est d’Alger. Cette visite intervient après la réhabilitation de cette raffinerie, construite en 1964. Une sortie qui coïncide avec le 48e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures par le président Houari Boumédiène.
Ces annonces de sorties, qui interviennent quelques jours avant le dernier délai -le 3 mars- du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle, pour laquelle le président Bouteflika est candidat à sa propre succession, sonnent comme le début d’une campagne électorale.
Une manière pour le président d’afficher sa présence et surtout de montrer aux sceptiques que le président «garde» encore toutes ses facultés physiques et intellectuelles, pour continuer à diriger l’Algérie.
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Victime d’un AVC en avril 2013, le président Bouteflika, âgé de 81 ans, a considérablement vu ses capacités motrices et de locution se réduire, au point que les derniers mots entendus par les Algériens remontent au 8 octobre 2014, soit voici plus de 4 ans et 4 mois! D’ailleurs, il avait difficilement accompli sa prestation de serment après sa réélection, en avril 2014.