«On est avec le président Bouteflika jusqu’à la mort, maintenant ce qu’il décidera on st derrière lui», dixit Ali Haddad, patron du Forum des chefs d’entreprises (FCE). Mieux qu’u soutien, le patron des patrons algériens est impliqué pleinement dans le processus de réélection du président Bouteflika en étant coopté comme membre de la Direction de campagne de Abdelaziz Bouteflika.
Cet engagement d’Ali Haddad pour un 5e mandat d’Abdelaziz Bouteflika est loin de faire l’unanimité au sein du patronat algérien au moment où le peuple appelle au changement et manifeste jour et nuit pour le départ du régime.
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Du coup, la position de Haddad n’enchante pas un certain nombre de patrons d’entreprises algériennes quittent l’institution patronale. C’est le cas notamment de Laid Benamor, patron du groupe Benamor et vice-président du FCE, Arezki Aberkane de SOGEMETAL, Hassan Khelifati, patron d’Alliance Assurances, etc.
Les partants avancent diverses raisons pour expliquer leurs décisions. Toutes sont liées à la crise politique que traverse le pays.
«Si notre association, devenue syndicat, a joué par le passé un rôle essentiel pour mener nos entreprises et notre économie vers de meilleurs lendemains, je me désole aujourd’hui de la voir s’éloigner de sa base. Je fus un partisan de la continuité. Non la continuité pour elle-même, par idéologie ou dogme, mais parce qu’en tant qu’industriel, je reste convaincu que relever le défi de la diversification réclame de la stabilité. Mais relever ce défi réclame aussi l’adhésion du peuple. Le faire à rebours du désir de nos concitoyens est une ineptie. Un non-sens. C’est la négation de nos valeurs et de notre histoire», s’est justifié Laid Benamor, patron du groupe Benamor, qui a annoncé le gel de sa cotisation et sa démission de son poste de vice-président du FCE.
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Pour sa part, Mohamed Arezki Aberkane, patron de SOGEMETAL, reproche au patron du FCE d’avoir méprisé le peuple. «Suite aux propos insultants à l’égard de la population et la wilaya de Tizi-Ouzou, tenus par le président du forum, il m’est impossible de feindre le silence», a t-il expliqué, et d’ajouter, «je ne peux faire partie d’une organisation patronale qui prône l’anathème et le mépris envers tout un peuple».
Hassen Khelifati, patron d’Alliance Assurances, aussi a aussi démissionné de l’organe patronal après 17 ans d’adhésion.
Bref, en Algérie, comme c’est toujours le cas lors d’une révolution, les langues, longtemps restées muselées, se délient. Les patrons aussi semblent voir le vent tourner. Du coup, la saignée risque de s’aggraver dans les jours et semaines à venir.
Rappelons, enfin, qu’Issab Rebrab, patron de Cevital, l’homme le plus riche du Maghreb, a démissionné de cette institution dans els même circonstances avant l’élection présidentielle de 2014, quand le président Bouteflika s’est présenté pour un 4e mandat.