Confronté à une contestation inédite depuis son élection à la tête de l'Algérie il y a 20 ans, le chef de l'Etat algérien a annoncé renoncer à briguer un 5e mandat et reporter la présidentielle du 18 avril, tout en prolongeant de fait son mandat sine die, jusqu'à un prochain scrutin dont la date sera fixée par une "Conférence nationale".
A Alger, les étudiants ont rendez-vous dans la matinée, pour un 3e mardi consécutif, sur la Place de la Grande-Poste, bâtiment emblématique du coeur d'Alger, près de laquelle une demi-douzaine de camionnettes de police étaient déjà garées.
A Annaba (nord-est), très mobilisée depuis le début du mouvement, les étudiants ont appelé à des rassemblements à l'intérieur des différents campus de la 4e ville du pays.
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La mobilisation étudiante de mardi sera une première indication de la réussite ou de l'échec des annonces du chef de l'Etat à calmer la contestation contre lui, d'une ampleur inégalée depuis sa première élection en 1999.
Le véritable révélateur sera néanmoins vendredi, premier jour de week-end et traditionnel journée de manifestation depuis bientôt trois semaines.
Sur les réseaux sociaux le hashtag "Mouvement_du_25_Mars" a déjà remplacé ceux des 22 février, 1er et 8 mars, les trois vendredi précédents théâtres de manifestations massives, en appelant à un 4e vendredi consécutif de mobilisation.
Mardi, le quotidien El Watan, au diapason, a dit voir dans les annonces de la veille "la dernière ruse de Bouteflika" qui "annule la présidentielle et reste au pouvoir".
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Liberté, autre quotidien francophone, fustige lui "la grande supercherie", et estime également que "le président tente une nouvelle ruse avec le peuple".
El Khabar note que Bouteflika "s'est plié à la demande du peuple de ne pas se présenter à l'élection présidentielle, mais en usant d'un procédé lui permettant de demeurer président sans passer par des élections".
"On ignore comment la rue, qui a lui a demandé de quitter le pouvoir, va réagir", ajoute le quotidien arabophone.
Après deux semaines d'hospitalisation en Suisse, Abdelaziz Bouteflika, 82 ans et sérieusement affaibli à la suite d'un AVC en 2013, est apparu lundi soir --au lendemain de son retour en Algérie-- sur des images diffusées par la télévision nationale, peu après ses annonces.
On le voit recevoir successivement, dans sa résidence médicalisée de Zéralda, près d'Alger, plusieurs hauts responsables du pays.