Algérie. Lamamra: "Bouteflika prêt à céder le pouvoir"

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Le 20/03/2019 à 10h13, mis à jour le 20/03/2019 à 10h14

A Moscou où il est en visite pour rassurer le partenaire historique de l'Algérie sur la situation de crise que traverse le pay, Ramtane Lamamra affirme que Bouteflika est prêt à céder le pouvoir au président qui sera élu. Sauf qu'il ne dit rien sur le prolongement du quatrième mandat de Bouteflika.

Désormais, chaque sortie du gouvernement algérien est faite pour tenter, tant bien que mal, de rassurer, tant les partenaires étrangers que la menaçante rue algérienne.

A Moscou, où il se trouve actuellement en visite, Ramtane Lamamra, en sa qualité de vice-Premier ministre et de ministre des Affaires étrangères, s'est donc livré à cet exercice de tentative de séduction. 

Le président de la République, en l'occurrence Abdelaziz Bouteflika, est "prêt à transmettre le pouvoir de manière ouverte et transparente au président qui sera choisi par ce scrutin", a-t-il déclaré hier, mardi 19 mars, à Moscou. C'était en présente Serguei Lavrov, ministre russe des AFfaires étrangères, avec lequel il a tenu une conférence de presse. 

Toujours pour rassurer, Ramtane Lamamra a notamment rappelé que Bouteflika avait décidé de ne pas se présenter au prochain scrutin présidentiel et que "l'élection présidentielle se tiendra dans de nouvelles conditions: pour la première fois dans l'histoire du pays, pourront y prendre part tous ceux qui le souhaitent". 

Cependant, et à aucun moment, le vice-Premier ministre n'a donné la réponse qu'attend réellement -et instamment- la rue algérienne sur le prolongement du quatrième mandat de Bouteflika.

En effet, les autorités algériennes font la sourde oreille et dans sa dernière correspondance lue à la télévision, le président Bouteflika a clairement affirmé qu'il allait rester au pouvoir après l'échéance du 28 avril, date à laquelle son mandat actuel, le quatrième, est supposé prendre fin. 

Pour sa part, Lavrov a affirmé que le Russie soutenait le plan algérien, lequel consiste à organiser une conférence nationale, réviser la constitution, mettre en place un gouvernement d'union nationale et enfin organiser l'élection présidentielle.

Sauf que ni lui, ni son hôte, à deux jours d'une nouvelle déferlante dans les rues algériennes, n'ont apporté la bonne réponse à la question que posent des millions d'Algériens chaque vendredi, depuis quatre semaines. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 20/03/2019 à 10h13, mis à jour le 20/03/2019 à 10h14