Algérie: qui est Gaïd Salah?

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Le 28/03/2019 à 07h11

Le général algérien Ahmed Gaïd Salah, 79 ans, qui a proposé mardi le départ du pouvoir d'Abdelaziz Bouteflika, était jusqu'ici un fidèle soutien du président qui en avait fait le chef d'état-major de l'armée et l'un des hommes les plus puissants du pays.

Né en 1940 dans la région de Batna (300 km au sud-est d'Alger), il rejoint à 17 ans les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) qui combat depuis trois ans l'armée coloniale française.

A l'indépendance de l'Algérie en 1962, il intègre les rangs de l'armée, passe par une académie militaire soviétique et gravit les échelons.

Il commande successivement plusieurs régions militaires, avant d'être nommé en 1994 chef d'état-major des Forces terrestres, en pleine guerre civile (1992-2002) entre l'armée algérienne et une guérilla islamiste.

En 2004, tout juste réélu, le président Bouteflika choisit ce général replet que sa hiérarchie veut envoyer à la retraite pour remplacer le chef d'état-major, le général Mohamed Lamari, qui paie avec une partie du haut commandement militaire le fait de s'être opposé à un 2e mandat du chef de l'Etat.

Désormais redevable, le général Gaïd Salah devient un fidèle soutien de M. Bouteflika qui lui donne les moyens de moderniser l'armée.

De retour de Paris en juillet 2013, où il a passé 80 jours hospitalisé en raison d'un AVC qui l'a considérablement affaibli, Bouteflika - ministre de la Défense en titre et chef suprême des Armées selon la Constitution - fait également du chef d'état-major son vice-ministre de la Défense.

Un titre ministériel acquis, affirment certains observateurs, en échange de son soutien - contre une partie de l'appareil sécuritaire qui s'y oppose - au 4e mandat que brigue le président en 2014, un an après son AVC.

Le général Gaid Salah soutient également Bouteflika quand il s'attaque au Département du renseignement et de la sécurité (DRS), puissant service de renseignement dépendant de l'armée, et à son non moins puissant chef, le général Mohamed Médiène dit "Toufik", finalement mis à la retraite en 2015.

Ces derniers mois, il a de nouveau publiquement soutenu la candidature de Bouteflika à un 5e mandat, puis ses propositions de sortie de la crise déclenchée par la contestation inédite que cette candidature a suscitée.

Mais son soutien au chef de l'Etat se faisait récemment de plus en plus mesuré. Jusqu'à sa suggestion mardi de l'écarter du pouvoir pour sortir de la crise.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 28/03/2019 à 07h11