Algérie: un oligarque proche du régime débarqué d'un avion avec sa femme

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Le 01/04/2019 à 21h02, mis à jour le 01/04/2019 à 21h16

La liste des personnes qui se sont vues interdites de quitter le territoire national algérien s'allonge avec, cette fois-ci, Mahieddine Tahkout, un magnat des affaires. Il n'a pas pu voyager comme il le souhaitait, en compagnie de sa femme.

C'est probablement après avoir été enregistré dans un vol international en partance d'Alger que le puissant homme d'affaires, Mahieddine Tahkout, s'est vu notifier son interdiction de quitter le territoire national. De fait, ses bagages ont été débarqués de son avion. 

Mahieddine Tahkout, patron de l’usine de montage de la marque sud-coréenne Hyundai, fait donc partie des personnalités proches du régime qui ne peuvent plus se rendre à l'étranger, du moins pour le moment, selon la presse algérienne, qui cite une source interne à la Police aux frontières (PAF).

Le chef du parti du RCD, Mohcine Belabbes, avait pour sa part écrit sur son compte Facebook: «Tahkout empêché, lui et son épouse, de quitter le territoire national. Ses bagages ont été débarqués de l’avion à l’aéroport d’Alger».

Cette interdiction intervient quelques heures après l’empêchement du patron du groupe de Bâtiments et travaux publics ETRHB, Ali Haddad, par ailleurs désormais ex-patron des patrons depuis dimanche 24 mars dernier, de quitter le territoire algérien. Il avait été interpellé dans la nuit du samedi à dimanche 31 mars 2019, à Oum Tboul, près de la frontière algéro-tunisienne. 

Même l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a été interpellé il y a un peu plus d'une semaine au port d'Alger, alors qu'il voulait se rendre à Alicante, dans la Costa Del Sol espagnole. 

Depuis le début de la crise politique en Algérie, plus d’une centaine de personnalités ont été interdites de quitter le territoire. 

Concernant Mahieddine Tahkout, voici deux ans, il avait fait les frais d'un énorme scandale, dans lequel il était fortement impliqué. En effet, son usine de montage de la marque Hyundai, n'était en réalité qu'une coquille vide, puisque seules les roues des voitures y étaient réellement montées.

L'homme d'affaires avait ainsi pu contourner l'interdiction d'importation de véhicules automobiles tout en profitant des largessses du fisc en termes d'exonérations d'impôts et de taxes. Il est donc évident que lui aussi aura des comptes à rendre au futur régime algérien. 

Par Karim Ben Amar
Le 01/04/2019 à 21h02, mis à jour le 01/04/2019 à 21h16