Vidéo. Algérie: comment Saïd Bouteflika essaie de sauver sa peau en exhibant son frère malade

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Le 03/04/2019 à 09h45, mis à jour le 03/04/2019 à 09h48

VidéoA la manière d'un Ponce Pilate, Saïd Bouteflika s'en lave carrément les mains, quitte à imposer à son frère, le président démissionnaire, un dernier supplice dont il se serait passé. Il l'a exposé quelques secondes à la télévision, avant tout pour tenter de s'éviter des poursuites.

Alors que Ahmed Gaïd Salah, le général de corps d'armée et vice-ministre de la défense a clairement mis en doute l'authenticité des dernières décisions prise par la présidence de la République, Saïd Bouteflika se sait désormais exposé à des poursuites.

Il lui a donc fallu orchestrer une ultime mise en scène, similaire à celles auxquelles les Algériens étaient habitués lors des visites de personnalités étrangères, pour tenter de montrer que Bouteflika était bien vivant et qu'il était encore capable de prendre des décisions.

Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné, sans être capable de s'adresser à son peuple dans un discours, a donc dû subir le fait d'être exhibé par son propre frère, dans un seul but: que la justice algérienne se montre clémente envers le clan.

Il est clair que ces images n'ont qu'une seule fin: montrer que celui derrière lequel Saïd Bouteflika se cachait pour diriger le pays est encore vivant et que c’est bien lui l’auteur des dernières décisions prises, y compris celle du dernier communiqué émis par la présidence, qui a provoqué la colère de Gaïd Salah.

En somme, Saïd Bouteflika cherche à se dédouaner de tout ce dont l'armée l'accuse. Car, faut-il le rappeler, l'Armée Nationale Populaire a affirmé, et de manière à peine voilée, via un communiqué officiel, que le frère du président démissionnaire était en fait l'auteur de décisions du désormais ex-président, des décisions qualifiées de non-constitutionnelles. 

En procédant de la sorte, Saïd Bouteflika tente de se mettre à l’abri d’une arrestation, et tente actuellement d'avancer quelques arguments bancals, en cas de procès, pour usurpation d'identité, faux et usage de faux. 

Hier, la démission de Abdelaziz Bouteflika est intervenue environ 90 minutes juste après la diffusion d'un communiqué incendiaire de Ahmed Gaïd Salah, dans lequel le chef de l'armée, soutenu par tous les hauts gradés, disait qu'il n'allait plus reconnaître les décisions attribuées à la présidence.

"Je ne saurai me taire aujourd’hui sur les complots et les conspirations abjects, fomentés par une bande qui a fait de la fraude, la malversation et la duplicité sa vocation" a ainsi fermement lancé le chef d'état-major de l'armée algérienne. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/04/2019 à 09h45, mis à jour le 03/04/2019 à 09h48