En Algérie, tous les moyens sont désomais bons pour tenter d'intimider et de décourager les manifestants. Mais ce que quatre militantes issues du Mouvement Démocratique et Social (MDS) et du Rassemblement Action Jeunesse (RAJ) ont subi dans un commissariat d'Alger dépasse l’entendement.
Arrêtées place Maurice-Audin, lors des manifestations du samedi 13 avril dernier près de La Grande Poste, un édifice majeur du centre-ville de la capitale algérienne, lieu de rassemblement des manifestants contre le système, ces quatre militantes du MDS et du RAJ ont été amenées dans un commissariat situé à une trentaine de kilomètre du lieu de leur arrestation.
Dans les locaux de ce commissariat, à Baraki, ces militantes ont été surprises par une demande des policières en faction, qui leur ont intimidé l’ordre de se déshabiller complètement pour une fouille au corps.
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«Afin de nous fouiller, il y avait une femme qui nous a demandé de nous déshabiller complètement. Je n’ai pas mentionné ce détail car je pensais que cela faisait partie de leur procédure», a souligné Hania Chabane, une des quatre militantes sur son compte Facebook.
Une autre de ces militantes qui avait quant à elle tenté de refuser l’ordre donné par les policières, s’est retrouvée menacée par une policière qui lui a fait comprendre qu’elle ferait appel à d’autres policiers pour la dévêtir.
«Lorsque j’ai enlevé mes habits, elle m’a demandé d’écarter les jambes, avant de commencer, sans gants, à fouiller mes parties intimes (…)», a confié l’une de ces victimes au quotidien El Watan.
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Par cet acte bafouant les droits humains les plus élémentaires, les forces de l’ordre tentent d’intimider et de casser les manifestations des populations qui, après avoir obtenu le départ de Bouteflika, souhaitent désormais, très clairement que tout le système suive.
Les manifestants réclament le départ de ceux qu'ils ont surnommé "Les 3 B" –soit Abdelkader Bensalah, Tayeb Belaiz et Noureddine Bédoui, le triumvirat actuellement à la tête de l'Etat algérien.
Ce à quoi, celui qui est réellement l’homme fort du pays, le chef d'état major de l'Armée nationale populaire, Ahmed Gaïd Salah, a répondu tout ausi clairement par la négative, et a même menacé les manifestants.
Depuis, les intimidations envers ceux-ci se suivent. Vendredi dernier, les responsables sécuritaires ont même affirmé avoir déjoué un attentat terroriste.
Une manière comme une autre de faire monter la peur dans le camp des manifestants et ainsi, de tenter de casser à tout prix la dynamique qui vise désormais à balayer tout le système politico-militaire qui dirige l’Algérie depuis l’indépendance.