Algérie. Imminent: le Premier ministre Bédoui va démissionner

Noureddine Bedoui, nommé Premier ministre.

Noureddine Bedoui, nommé Premier ministre.. DR

Le 18/04/2019 à 13h53, mis à jour le 18/04/2019 à 16h29

Revue de presseLa démission du Premier ministre Noureddine Bédoui, exigée par les manifestants, est jugée imminente. Les spéculations vont bon train pour son remplacement, après la réception de Abdelaziz Ziari par le président par intérim, Abdelkader Bensalah. Explications.

Selon les médias algériens dont algérie-part.com, la démission de Noureddine Bédoui devrait intervenir incessamment. Son départ, exigé par les manifestants, pourrait intervenir avant les manifestations de ce vendredi 19 avril 2019, pour la dixième semaine consécutive. 

Cette démission interviendrait donc après celle de Tayeb Bélaiz, président du Conseil constitutionnel, le mardi 16 avril dernier.

Il faut souligner que le président par intérim, Abdelkader Bensalah, a reçu au Palais présidentiel d’El-Mouradia Abdelaziz Ziari.

Cet ancien président de l’Assemblée populaire nationale, ministre délégué aux Affaires étrangères, conseiller de l'ex-président Abdelaziz Bouteflika, par ailleurs plusieurs fois ministres, s’était opposé, en 2014, au 4e mandat de Bouteflika.

Certains spéculent sur la nomination prochaine d’Abdelaziz Ziari à la place de Noureddine Bédoui.

Abdelaziz Ziari bénéficie, de fait, d'un vrai capital de sympathie auprès de la population, du fait qu’après s’être opposé à la candidature de Bouteflika en 2014, il avait pris ses distances avec le clan de l’ex-président.

Et selon l'APS, le président Bensalah a également reçu ce jeudi le président du Front El Moustakbal, Abdelaziz Belaid. 

Rappelons que les départs de Bensalah, Bédoui et Bélaïz, les «3B», qui sont des purs produits du régime Bouteflika, sont exigés par les manifestants qui souhaitent qu'aucun des barons du régime ne soient liés à cette période de transition.

Seul hic, la nomination du nouveau Premier ministre ne relève pas des prérogatives du président par intérim.

C'est là un détail, selon certains observateurs de la vie politique algérienne, sachant pertinemment que la nomination du remplaçant de Tayeb Bélaïz, à la tête du Conseil constitutionnel, est jugée anticonstitutionnelle par beaucoup. 

Cependant, même le départ de Noureddine Bédoui ne règlera pas le problème. Il ne peut en effet accomplir sa mission du fait des manifestations qui réclament son départ et empêchent ses ministres de travailler, tout particulièrement sur le terrain. 

Les manifestants exigent en effet le départ des «3B».

Autrement dit, Abdelkader Bensalah, le président par intérim, doit lui aussi partir. 

Par Karim Zeidane
Le 18/04/2019 à 13h53, mis à jour le 18/04/2019 à 16h29