Ceux qui attendaient qu'Ahmed Gaïd Salah accède aux revendications des millions de manifestants en faisant chuter le système risquent de déchanter. Le général de corps d'armée, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l'armée algérienne, vient de faire une sortie, ce mercredi 1er mai, pour préciser sa position.
"Je demeure entièrement convaincu qu’adopter le dialogue constructif avec les institutions de l’Etat est l’unique moyen pour sortir de la crise", a-t-il dit dans un discours publié par le ministère de la Défense qu'il dirige dans la mesure où la tutelle de ce département n'est plus entre les mains du chef de l'Etat, depuis le retrait de Bouteflika.
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Et d'ajouter: "L’Armée nationale populaire (ANP), avec les vaillants enfants du peuple algérien, œuvre en permanence à faire éviter à notre pays de tomber dans le piège de la violence et les tragédies qui pourraient en résulter".
Son entêtement est tel que la presse algérienne se demande s'il n'est pas tout simplement un autiste entêté. C'est le cas du site Tout sur l'Algérie qui écrit: "En s’abritant derrière la Constitution, Gaïd Salah engage l’Algérie dans une voie sans issue". Et à la question de savoir s'il s'agissait d'un autiste ou d'un entêté, le chroniqueur Nidal Aloui répond: "Il y a une expression de tout cela dans le nouveau discours du chef de l’état-major de l’armée qui se dévoile sans fard dans un rôle qui dépasse largement celui de patron de l’armée".
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En fait, Gaïd Salah ne s'est pas limité à demander aux Algériens de dialoguer avec Abdelkader Bensalah et son gouvernement. Il estime que "les dispositions prises jusque-là ont suscité un consensus national".
Pire, Gaïd Salah a une nouvelle fois critiqué tous ceux qui n'acceptent pas ses propositions, qu'il accuse d'oeuvrer à semer les graines de la discorde en conformité avec leurs intérêts étroits et ceux de leurs commanditaires".
Pour les partis d'opposition, comme pour la société civile, il s'agit d'un aveuglement manifeste, puisqu'il n'a pas arrêté de prendre des décisions dans ses discours hebdomadaires du mardi. Pourtant les vendredis se suivent et se ressemblent, avec nettement plus de manifestants qui rejettent en bloc ses mesures superficielles.
Ces nouveaux éléments de langage qui contredisent la réalité de la rue algérienne ne montrent qu'une seule chose. Gaïd Salah veut faire avaler aux protestataires la pilule par tous les moyens, en leur faisant croire qu'ils sont consentants.
Dans son discours de la veille, mardi 30 avril, il avait estimé que l'élection présidentielle était la meilleure solution de sortie de crise. Or, cette manière de voir qu'il ne semble pas partager avec le reste des Algériens pourrait mener le pays vers une impasse.