Vieille routière de la politique algérienne, depuis ses débuts dans l'opposition, Louisa Hanoune, actuellement en détention dans le cadre d'une enquête pour "atteinte à l'autorité de l'armée et complot contre l'autorité de l'Etat" , se dit "prisonnière politique".
"Ma responsabilité dans les circonstances actuelles est de trouver une sortie de crise et je ne peux pas imaginer qu’une action purement politique puisse être criminalisée. Je n’imaginais pas qu’en 2019, un responsable politique soit humilié à cause d’une initiative politique", a-t-elle déclaré à son avocat.
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Au passage, elle a tenu à rappeler qu'elle avait bel et bien rencontré le général Ahmed Gaïd Salah en 2014, alors qu'il défendait un quatrième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, qui avait été terrassé par un accident vasculaire cérébral un an plus tôt.
Selon son avocat, la députée élue sous les couleurs du Parti du Travail, a effectivement rencontré Saïd Bouteflika, le frère du président algérien Abddelaziz Bouteflika démissionnaire.
Cette rencontre a eu lieu le 27 mars 2014, toujours selon son avocat, Me Rachid Khane, et pour Louisa Hanoune, la réunion n'avait rien eu de complotiste.
Il s'agissait simplement pour cette représentante du peupe algérien, et responsable politique, de donner son avis à un conseiller officiel du président de la République.
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Cette "réunion officielle" qui n'avait "duré qu'une heure" avait eu lieu à la "Résidence officielle Dar El Afia", précise aujourd'hui, sur sa page Facebook, l'avocat de Louisa Hanoune.
Evidemment, durant le laps de temps qu'avait duré cette réunion, il aurait été difficile de fomenter le crime dont est aujourd'hui accusée la députée, des "faits passibles de la peine de mort", souligne cet avocat, qui ajoute que la Constitution donne le droit à la députée de représenter le peuple devant les instances officielles.
Me Rachid Khane ajoute que "la rencontre avait pour objectif de donner son avis sur la situation politique, et elle [Louisa Hanoune, Ndlr] pensait que cette rencontre était officielle, avec l’accord de la présidence de la République".
Louisa Hanoune est en détention depuis le 9 mai, dans le cadre de l'enquête qui a également mené en prison Saïd Bouteflika, les généraux Toufik et Médiène