Algérie: le pouvoir retire près de 60.000 hectares à deux oligarques proches du clan Bouteflika

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Le 19/05/2019 à 13h39, mis à jour le 20/05/2019 à 13h22

Revue de presseLe gouvernement algérien vient de retirer plusieurs milliers d’hectares de terres agricoles à des oligarques proches de l'ex régime de Bouteflika, dans le cadre d'enquêtes liées à la corruption. Le pouvoir a décidé de redistribuer ces terres.

Après l’ouverture de multiples enquêtes sur des cas de corruption et de mainmise sur des terres agricoles, décidées par Gaïd Salah, le pouvoir algérien commence à sévir contre les oligarques proches du clan Bouteflika.

Suite à ces enquêtes, menées par la gendarmerie auprès des directeurs des Offices nationaux des terres agricoles (ONTA) concernant les concessions agricoles attribuées à Ali Haddad, Mahieddine Tahkout et Reda Kouninef, jugés très proches de Saïd Bouteflika, les premières sanctions viennent de tomber, dans ce que certains Algériens qualifient de "mafias des terres agricoles".

Ainsi, selon observalgerie.com, l’Office national des terres agricoles (ONTA) a procédé au retrait de 58.000 hectares de terres agricoles accordées en concession à Ali Haddad, ancien président du patronat algérien, et Bilel Tahkout, fils de l’homme d‘affaires Mohiédine Tahkout.

Selon les autorités algériennes, ces concessions ont été obtenues grâce à la corruption de hauts fonctionnaires de l’ONTA, dont certains ont été entendus par la justice.

Ali Haddad, très proche du clan Bouteflika, s’est vu ainsi retirer 50.000 hectares dont la concession lui avait été accordée en juillet 2016 dans l’optique d’y installer une ferme ave 20.000 vaches laitières et la production de fourrage.

Au début du mois d’avril dernier, le quotidien algérien Ennahar annonçait qu’Ali Haddad avait bénéficié de plusieurs lots de terrains à l’ouest d’Alger, à Tizi-Ouzou et à El Bayadh au sud-ouest du pays dans le cadre d’un investissement destiné à l’élevage de bovins pour la production de viande et de lait, avec des partenaires américains.

On accuse l’homme d’affaires d‘avoir vendu certains terrains, allant ainsi à l’encontre de la loi algérienne.

Pour sa part, Bilel Tahkout, qui bénéficiait d’une concession de 8.000 hectares en 2016 dans le but d’y réaliser un projet de production d’arbres fruitiers, s’est vu lui aussi retirer ses terres pour les mêmes motifs.

Les terres récupérées par l’Etat seront redistribuées à des investisseurs locaux, notamment aux nombreux jeunes qui veulent investir dans l’agriculture. Mais cela suffira-t-il à calmer la rue? 

Par Karim Zeidane
Le 19/05/2019 à 13h39, mis à jour le 20/05/2019 à 13h22