Après deux mois de grève de la faim, alors qu'il était en détention préventive, Kamal Eddine Fekhar, militant du Front des forces socialistes (FFS), est mort ce mardi 28 mai dans la matinée. C'est son avocat, Salah Debbouz, qui en a fait la triste annonce.
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Il affirme que Fekhar a été transféré d'urgence hier dans un état critique de la prison de Guerdaïa où il se trouvait vers l'hôpital Franz Fanon de Blida. Sa santé s'était détériorée depuis plusieurs jours et malgré les indications de ses médecins, les autorités n'ont pas voulu lever le petit doigt pour le faire prendre en charge plus tôt.
C'est le 31 mars qu'il avait été incarcéré à la prison de Guerdaïa et il avait immédiatement entamé une grève de la faim pour dénoncer sa situation de prisonnier politique.
Dès la détérioration de sa santé, ses filles s'étaient mobilisées, malgré leur jeune âge, pour alerter l'opinion publique, mais visiblement leurs plaintes ont été étouffées par le vacarme du mouvement de contestation qui n'a fait que s'intensifier depuis début avril.
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Pour son avocat, les deux principaux responsables sont le directeur de la prison de Guerdaïa, qui n'a rien fait pour sauver son client, et le wali de la région qui s'en était violemment pris aux militants "mozabit" (amazigh). En Algérie de tels décès de militants ou de journalistes en prison sont fréquents.