Vidéo. Algérie: l'ex-Premier ministre, Ahmed Ouyahia, écroué après son audition

DR

Le 12/06/2019 à 18h36, mis à jour le 12/06/2019 à 18h37

VidéoL’ancien chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, a été placé aujourd’hui, mercredi 12 juin sous mandat de dépôt suite à son audition par un juge d’instruction de la cour suprême, dans le cadre de plusieurs affaires. Les détails.

Ahmed Ouyahia, chef du gouvernement algérien jusqu’au 12 mars 2019, a été placé ce mercredi sous mandat de dépôt par le juge d’instruction de la Cour suprême et incarcéré à la prison d’El Harrach, selon la chaîne ENTV, appartenant au pôle audiovisuel public algérien. 

Le lundi 10 juin dernier, Ahmed Ouyahia, âgé de 66 ans, avait été mis en examen par un juge d’instruction du tribunal d’Alger «pour des faits punis par la loi, relative à la conclusion de marchés publics et de contrats contraires à la réglementation et les lois en vigueur», en compagnie de 12 ex-hauts responsables, avait précisé la Cour suprême dans un communiqué publié le 26 mai dernier.

Huit chefs d’inculpation lsont reprochés aux huit prévenus, dont les peines prévues vont de deux à dix ans de prison.

Ils sont notamment inculpés pour blanchiment d’argent, transfert de biens obtenus par des faits de corruption, dilapidation de deniers publics, abus de pouvoir volontaire à l’effet d’accorder d’indus privilèges en violation des lois et réglementations, conflit d’intérêts avec la violation des procédures en vigueur en matière de marchés publics, au bénéfice du pouvoir et de l’influence des agents de l’État, et incitation d’agents publics à exploiter leur influence effective et supposée dans le but de bénéficier de privilèges indus. 

Les délits incriminés tombent sur le coup de la loi n°06 – 01 du 20 février 2006, relative à la prévention et à la lutte contre la corruption, adoptée à une époque où Ahmed Ouyahia était encore chef du gouvernement.

L’incarcération pour des délits économiques d’un ex-Premier ministre est une grande première en Algérie.

Dès 1999, date de début du premier mandat de Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia a été un fidèle de celui qui est ddésormais un président déchu.

Ministre de la Justice entre 1999 et 2002 et quatre fois Premier ministre, dont trois sous la présidence de Bouteflika, il était pressenti pour être l’un des candidats les plus crédibles à même de rejoindre le palais Mouradia, siège de la présidence algérienne. 

Ces enquêtes, qui touchent plusieurs hommes d’affaires et responsables politiques proches du pouvoir, prouvent l’ampleur de la corruption durant la présidence de Bouteflika, qui avait pourtant fait de la lutte contre le pillage et la dilapidation des deniers publics son cheval de bataille.

Par Karim Ben Amar
Le 12/06/2019 à 18h36, mis à jour le 12/06/2019 à 18h37