Connu pour son franc-parler, Said Sadi, l’ex-président du RCD, n’a pas raté l’homme fort d’Algérie, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d'état-major de l’armée algérienne, dont sa décision d’interdire les emblèmes nord-africains lors des manifestations continues que connaissent les villes d'Algérie, une décision qui continue à susciter les réactions hostiles des Algériens.
Dernière sortie en date, celle de Said Sadi qui, dans un post sur sa page Facebook intitulé: «Quand la peur et le chantage alimentent la folie», a qualifié Ahmed Gaïd Salah d'homme «dangereux pour la patrie, la paix civile et la démocratie (…)», avant d’ajouter qu’il est d’une «irresponsable vulgarité puisqu’à une violence hors-la-loi, désormais assumée, il additionne l’ignorance et l’aveuglement sectaire».
Pour Sadi, «finalement, la pire des séquelles du bouteflikisme porte un nom: Gaïd Salah. On peut même dire que le disciple a amélioré la recette de son mentor, puisqu’en plus du despotisme, il placera, à partir du 9 juillet, l’Algérie dans une situation de complète illégalité constitutionnelle».
Lire aussi : Algérie: 18 manifestants ayant brandi le drapeau amazigh risquent une lourde peine
«Le regret n’est pas au rendez-vous, mais la question ne choque plus personne. Depuis la chute de Bouteflika, le chef d’état-major affiche la même arrogance, sévit dans la même opacité et confisque autant de pouvoirs que son ex-parrain en y ajoutant une brutalité stigmatisante officialisée», poursuit-il.
Saïd Sadi en veut pour preuve les barrages interdisant l’accès à la capitale, Alger, aux manifestants provenant de Kabylie, et les arrestations d’Algériens qui ont eu pour seul crime d’avoir brandi l'emblème kabyle lors de leurs manifestations et qui ont été brutalisés avant d’être présentés devant des juges aux ordres.
Lire aussi : Algérie: Salima Ghazali tire à boulets rouges sur Gaïd Salah
De ce fait, Said Sadi se demande où s‘arrêtera le nouvel homme fort d’Algérie. Pour lui, l’objectif visé par Gaïd Salah est «la réouverture des fractures provoquées de longue date par le système FLN pour empêcher la cohésion de la Nation de se faire dans le respect général par et pour tout un chacun».
Bref, pour Said Sadi, «l’autoritarisme primaire de Gaid Salah» risque de faire oublier aux Algériens les «frasques prédatrices» du clan Bouteflika.
Avec cette sortie sur Facebook, Said Sadi maintient sa ligne opposée à toute mise en place d'une nouvelle dictature en Algérie, lui qui avait demandé, en avril dernier, à Gaïd Salah de démissionner, en lui rappelant qu'il avait défendu corps et âme le clan Bouteflika longtemps face aux manifestants.