Algérie: Gaïd Salah démet à nouveau 5 hauts gradés de l'armée

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Le 23/07/2019 à 11h03, mis à jour le 23/07/2019 à 12h08

Le chef d'état-major Ahmed Gaïd Salah vient de démettre 5 hauts gradés, dont 3 généraux-majors occupant des postes-clés au sein de l’appareil sécuritaire. Ce sont les Régions militaires qui sont touchées par cette nouvelle purge qui reflète les divergences au sommet de l'armée algérienne.

Décidément, Ahmed Gaïd Salah n’en a pas fini avec les purges au sein de l’appareil militaire et sécuritaire de l'Algérie. Le vice-ministre de la Défense, et néanmoins chef d’état-major de l’Armée populaire algérienne, vient de démettre 5 nouveaux hauts gradés.

Cette fois-ci, les purges concernent les Régions militaires du pays. Cinq régions sur les 6 au total que compte le découpage militaire du pays, sont donc touchés par cette nouvelle vague de purge au sein l'armée.

Celle-ci a touché 3 généraux-majors, un général et un colonel de l’Armée national populaire (APN).

Ainsi, le général-major Saïd Boucenna, chef d’état-major de la 2e Région militaire (RM), le général-major Amar Bouafia, commandant adjoint de la 3e RM et le général-major Abdelwahab Cherairia, commandant adjoint de la 4e RM, le général Taher Ferhati, chef d’état-major de la 4e RM et le colonel Chiouaib Semahi, chef d’état-major de al 6e RM, ont été tous démis de leur fonction.

Ces nouveaux limogeages brutaux de hauts gradés rejoignent de nombreux autres hauts gradés remerciés par les soins de Gaïd Salah, et dont certains sont en fuite à l'étranger, alors que d'autres séjournent même actuellement en prison. 

C’est le cas du général-major Saïd Bey, ex-commandant de la 2e RM, actuellement incarcéré à la prison de Blida, mais aussi des généraux-majors Athmane Tartag, dit «Béchir», ancien conseiller de Bouteflika en charge de la coordination des services de sécurité, mais aussi du puissant ancien patron de la Direction du Renseignement et de la Sécurité (DRS), le général-major Mohamed Mediène, dit «Toufik», qui sont tous accusé d’«atteinte à l’autorité de l’armée» et de «complot contre l’autorité de l’Etat».

La purge de Gaïd Salah avait aussi touché les généraux Ali Bendaoud, patron de la DGSE –Direction générale de la sûreté extérieure- et Rezzig Boura, patron de la DSI –Direction de la sûreté intérieure.

Quant aux généraux-majors Chérif Abderrazek et Habib Chentouf, ancien commandant de la 1ère RM, limogés lors de la première purge au sein de l’armée, au cours de l’ère Bouteflika, ils ont profité de séjours médicaux en France pour demander l’exil et échapper ainsi aux griffes du nouvel homme fort de l’Algérie.

Ces nouvelles purges montrent clairement que tout ne va pas au mieux au sein de l'Armée Nationale Populaire, où les décisions de ce chef d'état-major qu'est Ahmed Gaïd Salah ne semblent vraiment pas faire l’unanimité auprès des sécuritaires.

Il faut dire que les départs précipités des anciens commandants des régions militaires n’ont pas fait que des heureux dans l’armée algérienne.

Et devant cette situation, Gaïd Salah, qui multiplie les visites dans les différentes régions militaires depuis le départ de Abdelaziz Bouteflika, effectue cette énième purge dans le but de s’entourer davantage d’hommes plus fidèles, face à un avenir incertain, alors qu'il se retrouve, de fait, de plus en plus isolé. 

Par Karim Zeidane
Le 23/07/2019 à 11h03, mis à jour le 23/07/2019 à 12h08