L'Algérie est décidément dans une vraie impasse. Après 24 semaines de colère, de manifestations massives et de rejets d'un système qui continue à s'agripper à ses prérogatives, les manifestants semblent enfin avoir trouvé la parade pour faire entendre raison à Ahmed Gaïd Salah et au régime.
Lors de ce 24e vendredi, ils ont appelé à la désobéissance civile, telle que définie au XIXe siècle par Henry David Thoreau, ce qui constitue un véritable tournant dans la lutte pacifique du peuple d'Algérie contre une oligarchie de dirigeants, désormais menés par un seul homme, le chef d'état-major de l'armée.
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Ainsi donc, dans une vidéo publiée sur la chaîne YouTube du journaliste Khaled Draren, les manifestants à Alger scandaient: "raho djay raho djay elaisseyan el madani" (soit "la désobéissance civile est en route").
C'est la première fois que les Algériens menacent le régime d'une désobéissance civile, c'est à dire de ne plus obéir aux lois et aux règles en place, ce qui présage d'un rude bras de fer, qui risque fort de tourner au désavantage du régime.
Quoi qu'il en soit, la mobilisation n'a pas faibli ce vendredi 2 août, et c'est là le signe que le panel officiellement mis en place par Abdelkader Bensalah, et désormais composé de quatre membres, ne parvient pas à convaincre les Algériens.
Dans l'ensemble des grandes villes, les manifestants sont massivement sortis, comme le montrent les nombreuses vidéos publiées sur les réseaux sociaux et les sites d'information, et ce, malgré un dispositif policier impressionnant.
C'est le cas à Bouira, en Kabylie, où "une marche imposante [a eu lieu] (...) dans les rues de la ville. Les manifestants [ont déployé] une immense banderole composée de drapeaux algériens, qui portent chacun le numéro d’une wilaya du pays", selon le site d'information Tout sur l'Algérie.