Les Algériens avaient annoncé que ce 27e vendredi sera celui d'une remobilisation. Et on peut dire qu’ils ont tenu parole.
En effet, ce sont de véritables marées humaines ont déferlé dans les villes algériennes, ce vendredi 23 août 2019.
Que ce soit à Alger, à Constantine, à Oran, à Béjaïa, à Mostaganem, à Tizi Ouzou ou encore à Bouira, et dans bien d'autres villes, partout, les manifestants ont dénoncé les manoeuvres de la contre-révolution, soutenues par la très controversée instance de dialogue et de médiation.
Ainsi, outre les slogans habituels à l’encontre de Gaïd Salah et de Abdelkader Bensalah, le président algérien par intérim, les manifestants ont aussi pointé du doigt Karim Younès, devenu depuis quelques jours l’homme le plus détesté des manifestants et des internautes algériens.
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Partout, pour signifier leur opposition à ce dialogue, les manifestants ont scandé à tue-tête "Makanch Intikhabat maa el aissabate" ("Pas d'élections avec la bande"), "FLN, RND, Parlement et système Itenehaw gaa ("le FLN et le RND vont dégager"), “Rahou djay, rahou djay el-îssyan el-madani” ("la désobéissance civile arrive"), “La hiwar la chiwar, el-îssyan houwa el-hel” ("ni dialogue ni concertation, la désobéissance civile est la solution"), etc.
Pour eux, avec ce dialogue voulu au plus haut sommet de l'Etat, le système est ses "résidus" ne cherchent qu’à se maintenir au pouvoir.
Pour les manifestants, qui réclament l’application des articles 7 et 8 de la Constitution, qui stipulent que «Le peuple est la seule source de souveraineté», l'unique alternative est l’instauration d’un véritable Etat démocratique en Algérie.
Malheureusement, en face, il y a Ahmed Gaïd Salah, vice-ministre de la Défense et chef d’état-major de l'Armée Nationale Populaire, qui a son propre agenda, et qui refuse, pour l'heure, d’écouter le peuple. Jusqu’à quand?