Algérie. Ahmed Gaïd Salah: "la situation actuelle nous concerne seuls"

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Le 03/09/2019 à 15h48, mis à jour le 03/09/2019 à 15h54

Alors que les Algériens ont été très critiques après sa dernière sortie, Ahmed Gaïd Salah s'est senti obligé de commettre un nouveau discours dès le lendemain.

Après son discours au ton très autoritaire, où il donnait un ordre à son propre chef de l'Etat de convoquer le corps électoral le 15 septembre, le général Ahmed Gaïd Salah a une nouvelle fois prononcé un discours ce mardi 3 septembre.

Mais, cette fois, le vice-ministre de la Défense algérien semble s'adresser à ses compatriotes tout autant qu'au reste du monde. "La situation actuelle est une affaire algérienne interne qui nous concerne seuls, et exige nécessairement des solutions émanant de notre vécu et de nos expériences", affirme-t-il après avoir rappelé que, dans le passé, l'Algérie avait rencontré pareille expérience et s'en était sortie "forte et triomphante".

"Il nous appartient à nous seuls en tant qu’Algériens de parvenir, sans obstination ni entêtement, à ces solutions et à les employer de manière à dépasser notre crise sereinement", insiste-t-il.

Enfin, il s'est, une nouvelle fois, attaqué à ceux qui s'opposent aux solutions qu'il prône, les taxant "d'égoïstes" qui ne "connaissent pas la valeur de ce pays et de son peuple, et qui excellent dans la diffamation et la médisance".

Ce nouveau discours intervient 24h à peine après sa sortie très critiquée de la veille. Lundi 2 septembre, Ahmed Gaïd Salah avait en effet appelé à la convocation du corps électoral dès ce 15 septembre pour une présidentielle avant la fin de l'année, "qu'on le veuille ou non" et "quels que soient les difficultés et les sacrifices".

Dès la fin de son discours, il y a eu une levée de boucliers dans la presse algérienne qui lui a fait remarquer qu'il outrepassait ses prérogatives en donnant des ordres à Abdelkader Bensalah, qui est censé incarner la fonction de chef de l'Etat, et donc son supérieur dans l'ordre hiérarchique.

De même, certains Algériens n'ont pas hésité à exprimer leur désaccord concernant l'organisation d'une élection présidentielle dans les conditions actuelles, notamment avec un gouvernement hérité de l'ère Bouteflika.

C'est peut-être ce refus qui l'a fait réagir pour produire ce nouveau discours.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 03/09/2019 à 15h48, mis à jour le 03/09/2019 à 15h54