Selon Belkacem Zeghmati, ministre algérien de la justice, une demande a été introduite auprès du Parlement pour la levée de l'immunité de celui que tout le monde appelle "l’Emir du Qatar d’Annaba », à cause de sa fortune.
Cet influent membre du comité exécutif du Front de libération nationale (FLN) sera poursuivi pour corruption dès qu'il ne bénéficiera plus de la protection que la Loi confère aux députés en exercice.
Personnage controversé, Tliba est considéré plus comme un affairiste que comme un homme politique par certains. En tout cas, il a cette double facette de milliardaire et de politique et n’hésite jamais à utiliser sa forture pour convaincre les électeurs et se faire une place dans le sérail.
Ainsi, qu’il était l’ami de Bouteflika, il est devenu un proche de Ahmed Gaïd Salah. Du moins, c’était le cas jusqu’ici.
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Concernant Bouteflika, dès décembre 2017, Tliba appelait déjà à un cinquième mandat, alors qu'il restait encore plus d'une année, exactement 16 long mois au président de l’époque au sommet de l’Etat. Le quotidien Matin d'Algérie titrait alors "La mafia appelle à un 5ème mandat pour Bouteflika", dans un article illustré par une photo de Bahaeddine Tliba.
Cinq ans plus tôt, en 2012, il avait même poussé l'outrecuidance un peu plus loin en achetant une page publicitaire en couleur dans le quotidien El Khabar pour appeler Bouteflika à se présenter pour un quatrième mandat.
Il y a un peu plus d'un mois, dans un enregistrement qui avait fuité, l'ancien premier ministre Ahmed Ouyahia accusait le FLN d'utiliser l'argent pour se maintenir au pouvoir et désigner nommément Tliba comme l'un des principaux percepteurs des fonds politiques illégaux.
Jusqu'ici beaucoup se demandaient pourquoi Tliba était encore en liberté alors que les autres personnalités du régime de Bouteflika croupissaient en prison. Pas plus tard qu'hier, lundi 9 septembre, l'hebdomadaire Jeune Afrique publiait un article au titre évocateur: "Algérie : le milliardaire Baha Eddine Tliba bénéficie-t-il de protections haut placées ?". D'ailleurs, pour ne pas s'attirer les foudres du régime algérien, Farid Alilat, l'auteur de la critique contre Tliba, a préféré la publier sous forme de tribune.
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"Alors que beaucoup de hauts dirigeants qui l'ont côtoyé ont été envoyés en prison, Baha Eddine Tliba, député du FLN et milliardaire aux grandes largesses, semble bénéficier d'une immunité suspecte. En raison de sa proximité avec le général Ahmed Gaïd Salah ?", s'interroge l'auteur de la tribune.
Mais avant la fin de la journée du lundi 9 septembre, le ministre de la Justice a apporté sa réponse.