Vidéos. Algérie: «Nous sommes venus en harraga à la capitale»

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Le 21/09/2019 à 00h02, mis à jour le 21/09/2019 à 16h52

VidéoGaïd Salah a perdu la «Bataille d’Alger». Malgré l’interdiction d’accès à la capitale aux manifestants des autres régions, des centaines de milliers d’Algériens ont battu le pavé dans la capitale. Ils ont tenu à le faire savoir à l’homme fort d’Algérie avec le slogan: «Djiina harraga lil3assima».

Ahmed Gaïd Salah vient d’essuyer un nouveau revers en perdant la «Bataille d’Alger». Ainsi, pour le 31e vendredi consécutif, les Algériens ont manifesté en nombre dans toutes les villes du pays, y compris et surtout à Alger, malgré les mesures prises la veille par Gaid Salah, chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la Défense, visant à interdire l’accès de la capitale aux manifestants des autres régions qui viennent chaque vendredi verser leur bile à l’encontre des dirigeants.

Ainsi, les gendarmes autorisés à bloquer les entrées de la capitale et à saisir tous les véhicules transportant les manifestants n’ont pas pu empêcher les flots humains venant des autres wilayas de converger vers Alger. Quant aux policiers déployés fortement à Alger, ils n’ont pas réussi à contenir les manifestants. Pour preuve de cet échec, les manifestants ont été beaucoup plus nombreux ce 31e vendredi de mobilisation populaire contre le régime.

Ayant réussi à déjouer les plans de Gaïd Salah, les manifestants ont tenu à faire entendre à l’homme fort du pays son échec et leur amertume en martelant le slogan: «Djiina harraga lil3assima (nous sommes venus en harraga à la capitale), allusion aux migrants algériens qui tentent de rejoindre illégalement l’Europe, «Hada daoula wala isti3mar (est-ce un Etat ou un colonialisme).

Ayant gagné le pari, les manifestants n’ont pas manqué de réclamer la tête du chef d’état-major avec le slogan «Echaab yurid isqat Gaïd Salah» (le peuple veut la chute de Gaïd Salah).

Reste que si les manifestants ont été très nombreux dans plus de 41 wilayas d’Algérie, on notera aussi que Gaïd Salah est en train de tenter de gagner son pari d’organiser l’élection présidentielle du 12 décembre prochain.

En effet, l’élection commence à prendre forme avec une machine électorale qui se met en branle avec le retrait des dossiers de candidature par 14 postulants dont des dirigeants de partis politiques parmi lesquels Ali Benflis de Talaei El Hourriat, Abderrazak Makri du MSP et Abdelaziz Belaid du Front El Moustakbel.

Par Karim Zeidane
Le 21/09/2019 à 00h02, mis à jour le 21/09/2019 à 16h52