Algérie: voici la trouvaille de Gaïd Salah pour empêcher l’accès de la capitale aux manifestants

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Le 18/09/2019 à 18h29, mis à jour le 18/09/2019 à 18h29

Le chef d’état-major et vice-ministre de la Défense algérien, le général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah durcit le ton à l’égard des manifestants. Il vient de donner des instructions fermes aux gendarmes afin d’empêcher l’accès de la capitale aux manifestants des autres wilayas.

«Nous avons constaté sur le terrain que certaines parties, parmi les relais de la bande, aux intentions malveillantes, font de la liberté de déplacement un prétexte, pour justifier leur dangereux comportement, qui consiste à créer tous les facteurs qui perturbent la quiétude des citoyens, en drainant chaque semaine des citoyens issus de différentes wilayas du pays vers la capitale, afin d’amplifier les flux humains, dans les places publiques, avec des slogans tendancieux qui n’ont rien d’innocent que ces parties revendiquent», dixit Ahmed Gaïd Salah, chef d’état-major de l’armée et vice-ministre de la Défense, en marge de sa visite au niveau de la 6e région militaire.

Ainsi, et dorénavant, la gendarmerie algérienne ne se contentera plus d’empêcher le passage des véhicules transportant les manifestants en direction d’Alger, mais, suite aux nouveaux ordres donnés par Gaïd Salah, elle devra interpeller et saisir tout véhicule et autocar transportant des citoyens venus manifester contre le régime à Alger.

En plus, la gendarmerie devra appliquer des amendes dissuasives aux propriétaires des véhicules transportant les manifestants.

Ces nouvelles mesures viennent montrer l’échec des blocus imposés chaque vendredi par la police et la gendarmerie aux entrées de la capitale algérienne dans le but d’empêcher que des manifestants des environs d’Alger et d’autres wilayas du pays ne viennent grossir les rangs des manifestants.

Ces nouvelles mesures viennent s’ajouter aux arrestations de dirigeants des manifestants. Après l’opposant Karim Tabbou, écroué depuis le 12 septembre, Samir Benlarbi, une figure du mouvement de contestation populaire a lui aussi été placé en détention préventive.

A travers ces obstacles, Gaïd Salah montre clairement sa volonté de faire passer en force l’élection présidentielle qu’il a programmée pour décembre prochain.

Toutefois, ces mesures risquent fort d’envenimer la situation déjà tendue entre les manifestants opposés à l’élection présidentielle et les autorités.

Avec ces dernières mesures, l’armée pourrait pousser les manifestants dans leurs derniers retranchements afin d’ôter au mouvement populaire sa singularité, la non-violence.

Par Karim Zeidane
Le 18/09/2019 à 18h29, mis à jour le 18/09/2019 à 18h29