Dans son discours d'hier, jeudi 12 septembre et à la veille d’un 30e vendredi qui promettait d’être chaud, Ahmed Gaïd Salah a montré qu’il allait foncer tête baissée vers l'élection présidentielle, en affirmant que nul ne peut entraver "la marche de l'Algérie". Il a laissé transparaître, à travers cette malheureuse sortie, une nouvelle menace contre les manifestants. Menace qui a été concrétisée ce vendredi 13, lors des manifestations.
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Plusieurs personnes ont ainsi été arrêtées, selon le député du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Atmane Mazouz, sur sa page Facebook, précisant que Moh Arezki, un élu de son parti siégeant au Parlement algérien, figurait parmi les personnes interpellées. Ce qui montre que la folie du général Gaïd Salah n’épargne plus personne, y compris ceux que la loi protège par une immunité parlementaire.
Selon la presse, qui confirme ces arrestations, aucune raison n’a été invoquée par les forces de l'ordre pour justifier ces interpellations. En langage clair, cela signifie que la police est simplement en train d'exécuter des ordres venus d'en-haut.
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Sur son compte twitter, le blogueur Khaled Drareni confirme l'attitude répressive de la police, mais également l'intention de museler des manifestants, puisque leurs téléphones portables sont saisis pour éviter que des vidéos de la violence policière ne soient postées sur les réseaux sociaux.
"La donne a clairement changé en ce 30e vendredi: plusieurs dizaines d’arrestations, téléphones saisis, tout rassemblement est empêché", écrit-il.
A l'entrée de la capitale algérienne, plusieurs barrages de police ou de gendarmerie ont été érigés, à l'image des semaines précédentes. Pourtant, toujours selon la presse, les manifestants sont en train de converger nombreux vers le centre d'Alger, notamment au niveau de la place de la grande Poste.
Le durcissement, voire la répression, était prévisible. En effet, c'est avec beaucoup de rage que GaÏd Salah s'est exprimé, hier jeudi, parce qu'il redoutait que les manifestations ne continuent de s'amplifier, compromettant ses plans pour l'organisation de la présidentielle avant la fin de l'année.
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Les Algériens avaient déjà un avant-goût de ce durcissement. Mardi 10 septembre dernier, le régime a donné l'ordre à tous les médias publics d'ignorer la 29e sortie des étudiants. Ces derniers n'ont eu droit au moindre traitement, même sous un angle biaisé ou déformé, comme c’était le cas lors des précédentes manifestations du Hirak.
Autre signe qui présageait de la répression de ce vendredi: l'arrestation de Karim Tabou, figure emblématique du Hirak et coordonnateur général de l'Union démocratique et sociale (UDS), un parti à qui le gouvernement algérien a toujours refusé son agrément, bien qu'il ait été fondé par celui qui fut ex-Premier secrétaire du Front des forces socialistes.