Ahmed Gaïd Salah sous influence émiratie et plus précisément dans l’escarcelle de Mohammed Ben Zayed (MBZ), prince héritier des Emirats arabes unis et ministre de la Défense. C'est en tout cas ce que croit savoir le magazine français Le Point qui affirme MBZ "entretient des liens étroits avec le chef d’état-major de l’armée algérienne, Gaïd Salah, qui effectue de nombreuses visites à Abu Dhabi et dont les manifestants réclament le départ".
L'hebdomadaire parisien a mené une enquête sur l'ambition du prince Ben Zayed et de son voisin saoudien, le prince Mohamed Ben Salmane (MBS) de s'ériger en "empereur" du monde arabe. Ces deux personnages influents du Moyen-Orient chercheraient à mener partout des "contre-révolutions" en œuvrant à rétablir ou à maintenir des régimes militaires ou autoritaires.
Lire aussi : Vidéo. Algérie: Ahmed Gaïd Salah perd son pari de barrer la route aux manifestants
Par ailleurs, selon la presse Algérie, les Emirats arabes unis ont un réel intérêt, notamment économique, à exercer leur influence sur l'homme fort du pays. Car, ils avaient réussi à signer des contrats importants dans le domaine portuaire et l'industrie de l'armement et de l'automobile. En s’alliant celui qui dirige réellement l’Algérie jusqu’à son éventuel renversement, cette monarchie pétrolière n’aura aucun mal à faire prospérer ses entreprises dans le pays.
A cela s'ajoute le besoin de garantir à ses alliés en Libye et en Egypte le soutien inconditionnel de l'Algérie. En effet, le rôle ses Emirats arabes unis auprès du maréchal Khalifa Haftar est un secret de Polichinelle. Avoir Gaïd Salah dans leur camp, permet au moins au maréchal Haftar de n'être que sur un seul front, celui contre le gouvernement d'Union national de Fayyez El-Serraj. L’enjeu diplomatique est donc de taille pour Mohamed Ben Zayed.
De toute évidence, MBZ s'implique tellement dans les pays arabes du continent qu'il est facile de lui faire ce procès. En effet, ses liens avec l'Egypte de Abdelfattah Al Sissi sont connus et beaucoup accusent les Emirats arabes unis et l'Arabie saoudite d'avoir soutenu les militaires au Soudan pour ne pas céder le pouvoir aux civils.