Face aux nombreux manifestants, le régime a hoisi de durcir sa répression en multipliant les arrestations et en maintenant les détenus en prison. C’est le cas de l’un des emblèmes de ce mouvement populaire pacifique, Karim Tabbou, maintenu en détention par le tribunal de Sidi M’hamed.
Selon diverses sources, la police, déployée en nombre, a embarqué de nombreux manifestants aux alentours de la mosquée Al Rahma.
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Parmi les personnes arrêtées figurent deux députés du FFS, Djamel Baloul et Abdoune Nacer, des membres de SOS Disparus, dont Ferhati Hacene, etc.
Le journaliste Bouzid Ichalalene a été interpellé devant le siège du RCD, avant d’être relâché quelques heures plus tard.
Ce durcissement de la répression a poussé l’Ordre des avocats d’Alger à boycotter les audiences des détenus, à cause du non-respect du "droit de contacter les proches ou un avocat et le recours au mandat de dépôt dans des poursuites qui touchent toutes les franges de la société, en dépit du pacifisme des manifestants".
Outre Alger, les autres grandes villes du pays n’ont pas été en reste. C’est le cas d'Oran, de Bejaia, de Tizi Ouzou, etc.
A Oran, une véritable marée humaine a envahi les artères de la ville.
Partout, les Algériens ont manifesté avec les slogans: "Gaâ tarahlou" ("vous allez tous dégager"), "Makach elvote maa el3issabat" ("pas d’élection avec les gangs"), etc.
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Les manifestants s’opposent catégoriquement au scrutin présidentiel programmé par Ahmed Gaïd Salah pour le 15 décembre prochain. Ils sont soutenus par de nombreux maires, qui refusent d’encadrer le vote, et ce, en dépit des menaces de représailles des autorités.
Toutefois, malgré ces manifestations, le régime reste imperturbable et poursuit ses démarches en vue de la présidentielle, conforté en cela par le fait qu'une centaine de personnes ont retiré leur dossier de candidature en vue de se présenter.
Pour les manifestants oranais, "tous ceux qui prétendent se porter candidats font partie du pouvoir dont nous voulons nous débarrasser. Les Tebboune, Benflis, Belkhadem, ont tous sévi sous l’ère Bouteflika. Ils ont été ministres et Premiers ministres et ont appliqué ses directives, ils ne peuvent pas aujourd’hui prétendre avoir été les victimes du système ou représenter le hirak!», dénoncent les Oranais.