Algérie: les magistrats entament une grève pour défendre «l'indépendance de la justice»

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Le 28/10/2019 à 11h39

Un grève a été entamée hier, dimanche 27 octobre, à l'initiative du Syndicat national des magistrats (SNM) algérien. Avec ce débrayage, le syndicat met en garde contre «l’absence d’indépendance de la justice». Explications.

Le Syndicat national des magistrats (SNM) algérien a lancé hier, dimanche 27 octobre, un mouvement de grève illimité. Avec cette grève, le syndicat des magistrats met en garde les autorités et critique l'"absence d'indépendance de la justice".

C’est lors d'une assemblée extraordinaire organisée la veille, samedi 26 octobre, que cette action collective a été décidée.

Les raisons qui ont motivé le conseil national du SNM à prendre cette décision sont, entre autres, la mutation, jeudi 24 octobre, de 2.998 magistrats, décidée par le ministère de la Justice.

Le syndicat demande d’ailleurs que cette mesure unilatérale soit réétudiée, "de manière légale et objective", en y associant le Syndicat national des magistrats.

En réponse à ce mouvement de grève, le ministère de la Justice a, de son côté, rappelé que le statut de la magistrature "interdit" formellement aux magistrats toute action individuelle ou collective de nature à arrêter ou à entraver le fonctionnement de la justice.

Le ministère de la Justice a ajouté, dans cet orde d'idées que la participation à toute grève ou incitation à la grève était interdite et sera considérée comme un "abandon de poste". Ce qui vaut révocation. 

Les magistrats algériens font partie d'une corporation qui a apporté son soutien aux manifestants, et ce, dès les premiers moments du mouvement populaire de contestation sociale et politique qui secoue l'Algérie depuis le 22 février derner.

Les magistrats ont en effet rejoint, dès mars 2019, ce mouvement populaire citoyen, et aujourd'hui, le pouvoir tente de mettre au pas près de 3.000 magistrats, dans une énième tentative d’intimidation de cette coporation. 

Ahmed Gaïd Salah n’en a donc visiblement pas fini de persécuter toute personne, voire toute corporation, qui s’opposerait à ses pratiques totalitaires.

Autrefois sous le joug de quelques apparatchiks, l’Algérie se retrouve aujourd’hui entre les mains d’un seul homme.

Par Karim Ben Amar
Le 28/10/2019 à 11h39