Algérie: le Premier ministre tunisien effectue une brève visite à Alger

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Le 08/11/2019 à 13h46, mis à jour le 08/11/2019 à 13h47

Le Premier ministre tunisien Youssef Chahed a été reçu jeudi à Alger par le président par intérim Abdelkader Bensalah, à qui il a remis une lettre du chef de l'Etat tunisien Kais Saied en vue d'une prochaine visite de celui-ci en Algérie.

Le président Saied "se rendra en Algérie dans les prochaines semaines", a déclaré M. Chahed à la télévision nationale algérienne, à la sortie d'une entrevue avec le président Bensalah, à laquelle assistaient aussi le Premier ministre algérien Noureddine Bedoui et le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum.

"Le président tunisien insiste sur l'importante des relations tuniso-algériennes" qui sont "stratégiques" et "historiques", a-t-il ajouté.

"Il est impératif de poursuivre la coopération bilatérale et faire face aux défis communs auxquels font face la Tunisie et l'Algérie", notamment "sécuritaires".

"Il y a une coordination quasi-quotidienne entre nos forces de sécurité et celles de l'Algérie", a poursuivi M. Chahed, faisant le voeu de dynamiser les relations dans les domaines économique et culturel.

Les dirigeants algériens n'ont pas fait de déclarations.

La Tunisie a été confrontée après sa révolution en 2011 à un essor de la mouvance jihadiste, responsable d'assassinats et d'attentats. Même si la situation sécuritaire s'est nettement améliorée, le pays reste sous état d'urgence depuis un attentat suicide à Tunis en novembre 2015.

L'Algérie a de son côté connu une décennie de sanglante guerre civile (1992-2002) opposant l'armée à une guérilla islamiste qui a fait officiellement 200.000 dont de très nombreux civils.

- 1.000 km de frontière -

L'ambassadeur de Tunisie à Alger, Abdelmajid Ferchichi, avait indiqué dans la matinée à l'AFP que M. Chahed devait "remettre une lettre" du président Saied à M. Bensalah, et quitter Alger "en début d'après-midi".

"Il n'y a aucun autre programme prévu", avait précisé l'ambassadeur, ajoutant ne pas être "au courant du contenu de cette lettre".

Universitaire novice dans l'exercice du pouvoir, Kais Saied a été élu président le 14 octobre, succédant à Béji Caïd Essebsi, décédé en juillet à 92 ans.

Elu en décembre 2014, M. Essebsi avait effectué sa première visite à l'étranger en Algérie, qui partage 1.000 km de frontière avec la Tunisie.

Le gouvernement de M. Chahed qui a terminé à la 5e place à la présidentielle (7,4% des voix) et dont le parti a été défait aux législatives de septembre, gère les affaires courantes en attendant la formation d'une nouvelle équipe.

Le parti d'inspiration islamiste Ennahda, qui a remporté 52 des 217 des sièges d'un Parlement morcelé, a entamé des négociations en vue de la formation d'un gouvernement.

L'Algérie est plongée dans une crise politique depuis la démission le 2 avril du président Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission, après 20 ans au pouvoir, par un mouvement inédit de contestation du régime.

M. Bensalah assure depuis l'intérim, bien au-delà du délai de trois mois prévu par la Constitution, après l'annulation, faute de candidats, d'une présidentielle prévue le 4 juillet. Un nouveau scrutin est prévu le 12 décembre, mais est massivement rejeté par la rue, qui réclame le démantèlement du régime au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1962.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 08/11/2019 à 13h46, mis à jour le 08/11/2019 à 13h47