Environ une heure après la fin de la grande prière hebdomadaire, qui marque traditionnellement le début des marches, la mobilisation semblait l'une des plus faibles depuis le début du "Hirak", le "mouvement" populaire, inédit et massif, de contestation pacifique du régime, né le 22 février.
Les manifestants interrogés ont affiché une certaine colère, mais aussi de la détermination à poursuivre le mouvement.
"Nous on est là, on continue le combat", témoigne Hocine, fonctionnaire de 50 ans, dans le cortège, où sont brandis de nombreux portraits de Ramdane Abane, assassiné il y a 62 ans jour pour jour.
Dirigeant politique historique du Front de libération nationale (FLN) mis sur pied pour lutter contre le pouvoir colonial français, Ramdane Abane était l'un des architectes de la plateforme politique du mouvement, affirmant notamment la "primauté du politique sur le militaire".
C'est le 45e vendredi consécutif de manifestation hebdomadaire pour la contestation, entrée dans son 11e mois.
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C'est aussi le deuxième vendredi de marche antirégime depuis l'entrée en fonctions du nouveau président, Abdelmadjid Tebboune, le 19 décembre.
Cet ancien fidèle du président Abdelaziz Bouteflika a été élu sur fond d’abstention historique (60%), lors d'un scrutin organisé par le pouvoir le 12 décembre pour trouver un successeur à M. Bouteflika, contraint en avril à la démission par les manifestations massives.
Une présidentielle boycottée par la contestation, qui avait organisé des manifestations de grande ampleur les semaines précédant le vote, dénonçant une volonté du régime de se régénérer.
Le cortège, moins compact qu'à l'accoutumée vendredi, contraste avec la foule impressionnante qui a rendu hommage deux jours avant au général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée et ouvertement maître du pays ces huit derniers mois.
Décédé le 23 décembre à 79 ans d'une crise cardiaque, il était régulièrement conspué dans les cortèges, étant vu par la contestation comme l'intraitable gardien du système rejetant toutes les revendications du "Hirak".
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Vendredi matin, bien avant la manifestation, les Algérois ont paru partagés sur la suite à donner au mouvement: certains se sont montrés déterminés à continuer, d'autres hésitants ou désabusés, d'autres enfin partisans du dialogue ou de nouveaux modes d'action.