L’élection d’Abdelmadjid Tebboune et le décès de l’ancien chef d’état-major de l’armée Ahmed Gaïd Salah, l’ancien homme fort du pays, n’ont pas entamé la volonté des manifestants qui ont célébré ce 48è vendredi consécutif du Mouvement populaire algérien opposé au système en place.
Ainsi, à Alger, comme c’est le cas dans de nombreuses villes de l’intérieur du pays, notamment à Béjaia, des milliers d’Algériens ont manifesté après la prière du vendredi pour demander la fin du système en place.
Les forces de l’ordre, déployés en nombre à Alger, ont tenté d’empêcher les manifestants en chargeant les protestataires pour les empêcher d’accéder à la rue Didouche Mourad et ont procédé à plusieurs arrestations.
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Cela n’a pas empêché les manifestants de poursuivre leurs manifestations dans d’autres ruelles de la capitale.
Les manifestants scandaient des slogans habituels demandant le départ du système.
Le mouvement populaire pacifique va boucler le 22 janvier son onzième mois de contestation pacifique. S’il a obtenu le départ de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, la transition quasiment assurée par le défunt général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah, n’a pas permis aux citoyens Algériens d’aboutir au résultat qu’ils souhaitaient, c’est-à-dire, le départ du régime qui gouverne l’Algérie depuis l’indépendance et le renouvellement de la classe politique avec de nouvelles têtes non mêlées aux pillages et à la mauvaise gouvernance de la classe dirigeante.
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Ainsi, pour les manifestants le nouveau président, Abdelmadjid Tebboune, n’est qu’un membre du système qu’ils ont combattu durant ces 11 mois. D’ailleurs, le gouvernement qu’il a mis en place compte également de nombreux anciens ministres qui ont été dans les gouvernements successifs de l’ancien président Bouteflika.
Du coup, si les manifestants ont adapté les slogans de leurs revendications initiales en fonction des évolutions de la conjoncture politique, il n’en demeure pas moins qu’ils sont restés constants sur l’essentiel, le changement radical du système politique. Et c’est pour cela qu’ils maintiennent la pression sur le nouveau pouvoir afin que celui ouvre un véritable débat à même d’engendrer une refonte du système politique algérien.
En attendant, le président lu a proposé une réforme constitutionnelle et poursuit ses consultations avec les personnalités qui ont épousé les idées du mouvement populaire, les dirigeants de partis politiques,…