Peut-être que cette fois sera la bonne. Les autorités algériennes s'apprêtent en tout cas à sortir de leur chapeau une énième solution pour enfin mettre en place une industrie automobile. C'est ce que vient de révéler l'agence officielle algérienne, APS.
Après l'échec de la précédente, la nouvelle stratégie annoncée par le tonitruant ministre de l'Industrie, Ferhat Aït Ali, sera axée essentiellement sur le véhicule utilitaire.
Le responsable gouvernemental algérien qui pense détenir la panacée pour faire de l'Algérie un grand producteur automobile vient d'ajouter cette toute nouvelle idée aux autres qu'il avait exposées les mois précédents. A ce rythme, avant la fin de l'année, sa besace à solutions serait pleine sans qu'aucune voiture ne sorte des usines.
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Sans être sûr de rien, il parle de "modèles low-cost", puis d' "utilitaires", tout en usant du conditionnel et de formules approximatives.
"Il peut y avoir des tentatives d’industrialisation à petite échelle pour des modèles low-cost, qui seront initiés un jour par des Algériens. Ce n’est pas la mer à boire, surtout pour certains segments de véhicules", affirme-t-il d'après le résumé d'une rencontre à laquelle il a pris part.
Il appuie sa nouvelle trouvaille sur l'industrie automobile avec l'argument du taux d'intégration pouvant être le double de ce qu'il avait projeté en février dernier.
En effet, dit-il, "pour l’utilitaire, on peut intégrer en Algérie jusqu’à 60%. Nous allons donc donner la priorité à ce type de véhicules qui comprend même les tracteurs, les camions semi-remorques et les bulldozers et nous n’allons pas appliquer les mêmes clauses contraignantes du véhicule touristique".
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Evidemment, c'est beaucoup plus difficile à dire qu'à faire et il en a pleinement conscience. Mais il espère y arriver en faisant jouer la contrainte et non la compétitivité, comme le font les pays qui veulent non seulement attirer les investisseurs, mais surtout être capables de concurrencer, sur leur marché local, l'offre venant de l'étranger et, sur les marchés extérieurs, celles des autres pays.
Ainsi, selon lui, il suffira d'exiger des investisseurs "un niveau minimum d’intégration de composantes locales de 30% ainsi que la fabrication de la carrosserie localement", pour y arriver en un claquement de doigts.
Par ailleurs, même si l'Algérie a mis fin à la fameuse règle qui exiger que les étrangers ne détiennent pas plus de 49% des entreprises dans lesquelles ils investissent, les démons du nationalisme économique à outrance le hantent toujours.
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Il veut ainsi que les futures règles d'incitations puissent "faire la différence entre les investissements étrangers à 100%, les investissements d’Algériens en partenariat avec des étrangers et les investissements algériens, avec un régime spécifique pour chacun".
Tout ceci révèle que pour le moment, Ferhat Aït Ali n'a toujours pas les idées bien claires. Sa seule certitude est qu'il doit coûte que coûte faire sortir ses premiers véhicules automobiles des usines algériennes au plus vite.