Ancien cadre des services secrets algériens, et désormais présenté comme un expert des questions sécuritaires, le colonel Mokhtar Saïd Mediouni fait l'objet d'une plainte pour agression sexuelle et tentative de viol. Les faits pour lesquels il est poursuivi par sa victime datent de 2015 et sont rapportés par le site d'information Algérie Part dans un article publié hier, mercredi 12 août.
Selon le site, le haut gradé n'a pas su se retenir quand il s'est retrouvé en compagnie d'une certaine Fatima B., dans un ascenseur d'immeuble de la presqu'île de Sidi Fredj, à une trentaine de kilomètres à l'ouest d'Alger.
C'est là que le présumé violeur a "tenté de forcer (sa victime) d’entamer une relation sexuelle avec lui", affirme la même source qui ajoute que "trois témoins oculaires, alertés par des cris, sont intervenus pour neutraliser l'agresseur sexuel".
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Les preuves ne manquent donc pas, d'après le récit précis d'Algérie Part qui donne jusqu'aux prénoms des bons samaritains, ce qui laisse entendre que la justice n'aura aucun mal à les interroger. "Il s’agit d’un agent de sécurité appelé Larbi, d’un chauffeur appelé Mansour et d’un comptable prénommé Rachid", écrit le site. Un chef d'entreprise, dont l'identité exacte est également révélée était aussi présent et était "également intervenu pour porter secours à la victime Fatiha B", en l'occurrence un certain Ali Feghouli.
Mais malgré un dossier en béton contre lui, le colonel n'a toujours pas été inquiété par la justice de son pays. Il aurait "fait intervenir son réseau au sein de certaines institutions sécuritaires pour dissimuler ce scandale de moeurs dans les tiroirs des bureaux des juges algériens", estime la même source.
Le colonel Mediouni traîne plusieurs casseroles, mais rien d'étonnant au fait qu'il soit protégé. En effet, celui qui se présente comme un expert et analyste des questions sécuritaires ne se gêne jamais de critiquer le Hirak, le mouvement de contestation algérien, pour défendre le régime. A plusieurs reprises sur les plateaux de télévision, il a affirmé que "le Hirak est infiltré et manipulé", allant jusqu'à dire que des gens sont formés dans des centres de l'Institut Canva en Serbie pour organiser une révolution pacifique en Algérie.
Jamais dans ses analyses il ne parle des causes profondes qui ont poussé des millions d'Algériens à sortir dans la rue à partir de février 2019 pour réclamer le départ d'Abdelaziz Bouteflika et de tout le régime qui a fait main basse sur le pouvoir et les ressources financières du pays.