Mohamed Tadjadit et Nourredine Khimoud "observent une grève de la faim depuis le 28 août, car ils considèrent leur incarcération abusive et infondée", a déclaré à l'AFP Me Zoubida Assoul.
Arrêtés le 23 août dans la banlieue est d'Alger, ils ont été placés en détention provisoire quatre jours plus tard pour notamment "incitation à attroupement non armé" et "publications pouvant porter atteinte à l'unité nationale".
Bravant l'interdiction de toute manifestation publique décidée depuis mars par les autorités depuis le début de la pandémie du nouveau coronavirus dans le pays, Mohamed Tadjadit avait participé le 21 août à la Casbah, un quartier populaire d'Alger, à un rassemblement dont il a diffusé une vidéo sur sa page Facebook, selon les médias locaux.
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Surnommé le "poète du Hirak" par certains journaux pour ses poèmes déclamés sur les marches du Théâtre national d'Alger, Mohamed Tadjadit avait déjà été arrêté en novembre et condamné en décembre à 18 mois de prison ferme pour "atteinte à l'intérêt national".
Il est sorti de prison début janvier à la faveur d'une vague de libération de plus de 70 personnes incarcérées dans le cadre du "Hirak".
Mais, la justice algérienne a multiplié ces derniers mois les poursuites judiciaires et les condamnations de militants du "Hirak", d'opposants politiques, de journalistes et de blogueurs.
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Le 10 août, le journaliste Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir couvert une manifestation du "Hirak", qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an jusqu'à sa suspension il y a quelques mois en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.
Drareni, dont de nombreuses organisations réclament la libération, sera rejugé en appel le 8 septembre.
Selon un décompte du Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de défense des détenus, une quarantaine de "détenus d'opinion" sont toujours derrière les barreaux en Algérie