Le chef de la diplomatie italienne à Alger pour freiner l'émigration

Luigi Di Maio et Abdelaziz Djerad.

Luigi Di Maio et Abdelaziz Djerad.. DR

Le 06/12/2020 à 08h53, mis à jour le 07/12/2020 à 13h09

L'Algérie et l'Italie sont convenues de diversifier leur coopération en l'étendant à d'autres secteurs que les hydrocarbures, a déclaré samedi le chef de la diplomatie italienne Luigi Di Maio lors d'une visite à Alger. La question de l'émigration clandestine est cependant au coeur de ce déplacement.

Pour des raisons évidentes liées au caractère sensible du sujet, ni du côté italien, ni du côté de l'Algérie, l'accent est mis dans les communiqués officiels, sur l'émigration clandestines algériennes. Pourtant, c'est la raison principale de cette nouvelle visite de Luigi Di Maio, le chef de la diplomatie italienne, la deuxième depuis le début de l'année.

Selon un récent rapport de l'agence européenne Frontex, portant sur les cinq premiers mois de l'année 2020, le nombre de migrants en Méditerranée occidentale s'est élevé à plus de 3.700, dont la moitié étaient d'origine algérienne. Cette recrudescence des départs de clandestins d'Algérie et de Tunisie a été accentuée par la pandémie de Covid-19.

L'accent est plutôt mis ailleurs, notamment sur la signature d'"un mémorandum d'entente" instituant "un dialogue stratégique sur les relations bilatérales et les questions politique et de sécurité globale", selon la partie italienne.

Ils ont développé un "partenariat solide" dans les secteurs économique et commercial, s'est félicité M. Di Maio à l'issue d'un entretien avec son homologue algérien Sabri Boukadoum.

Le ministre italien a toutefois souhaité que son pays "diversifie les domaines de coopération avec l'Algérie, autres que le secteur des hydrocarbures", selon l'agence de presse officielle algérienne APS.

Il a évoqué notamment les infrastructures, les petites et moyennes entreprises (PME), l'innovation technologique, l'agro-industriel et les télécommunications.

M. Di Maio a rencontré également le Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad. "Grande satisfaction pour l'excellente collaboration et confiance dans le renforcement des relations bilatérales", a tweeté le ministre italien, dont c'était la deuxième visite à Alger depuis le début de l'année.

Le secteur des hydrocarbures tient une place importante dans la relation économique algéro-italienne grâce notamment au groupe pétrolier italien Eni, présent depuis 1981 en Algérie, où il se présente comme le premier partenaire du géant algérien des hydrocarbures Sonatrach dans les domaines pétroliers et gaziers.

Il gère avec Sonatrach le gazoduc TransMed qui relie l'Algérie à l'Italie, par la Tunisie.

M. Boukadoum a aussi fait part d'un accord sur le dialogue bilatéral et la coopération visant à développer un "véritable partenariat" entre Alger et Rome.

Les discussions ont également porté sur la situation dans le bassin méditerranéen, marquée par le phénomène de l'immigration clandestine, selon M. Di Maio qui a rappelé "l'importance qu'accorde l'Italie au problème des flux migratoires irréguliers et sa volonté de renforcer sa collaboration avec l'Algérie pour faire face à ce fléau".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 06/12/2020 à 08h53, mis à jour le 07/12/2020 à 13h09