Guerre d'Algérie: la France exclut "repentance" et "excuses"

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Le 20/01/2021 à 12h10, mis à jour le 20/01/2021 à 12h24

Des "actes symboliques" sont envisagés mais il n'y aura "ni repentance ni excuses", a indiqué mercredi l'Elysée, à la suite de la remise d'un rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie par l'historien français Benjamin Stora au président Emmanuel Macron.

Le chef de l'Etat participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962: la journée nationale des harkis, le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens, le 17 octobre 1961 et les Accords d'Evian du 19 mars 1962, a précisé la présidence.

Benjamin Stora, spécialiste reconnu de l'histoire contemporaine de l'Algérie, doit remettre à 17H00 (16H00 GMT) à l'Elysée, le rapport dont l'a chargé en juillet Emmanuel Macron pour "dresser un état des lieux juste et précis du chemin accompli en France sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie".

Le chef de l'Etat "s'exprimera en temps et en heure" sur les préconisations de ce rapport et de la commission qui sera chargée de les étudier, a précisé la présidence. "Il y aura des mots" et "des actes" du président dans "les prochains mois", a-t-elle assuré, en précisant que s'ouvrait "une période de consultations".

Il s'agit de "regarder l'histoire en face" d'une "façon sereine et apaisée" afin de "construire une mémoire de l'intégration", résume l'Elysée.

C'est "une démarche de reconnaissance" mais "il n'est pas question de repentance" et "de présenter des excuses", précise-t-on à la présidence, en s'appuyant sur l'avis de Benjamin Stora qui cite en exemple le précédent des excuses présentées par le Japon à la Corée du Sud et à la Chine sur la deuxième guerre mondiale qui n'ont pas permis de "réconcilier" ces pays.

Parmi les actes envisagés figure l'entrée de l'avocate anticolonialiste Gisèle Halimi, décédée le 28 juillet 2020, au Panthéon qui accueille les héros de l'Histoire de France. Auparavant, un hommage solennel devrait lui être rendu aux Invalides au printemps "quand les circonstances sanitaires le permettront", selon la présidence.

L'Elysée a par ailleurs souligné qu'Emmanuel Macron ne "regrettait pas" ses propos prononcés à Alger en 2017 dénonçant la colonisation comme "un crime contre l'humanité". "Que pouvait-il dire de plus? Il n'y a rien à dire de plus, en revanche, il y a beaucoup à faire".

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 20/01/2021 à 12h10, mis à jour le 20/01/2021 à 12h24