Alors que la police est intervenue violemment dans certaines villes de province, en ce 110e mardi du Hirak, notamment à Tizi Ouzou pour disperser la marche des étudiants, dans la plupart des grandes villes du pays, les manifestants ont réussi à s'imposer, y compris à Alger, Oran ou Béjaïa, souligne le site d'information Tout sur l'Algérie (TSA).
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"Dans la capitale, les étudiants se sont donnés rendez-vous comme d’habitude à la place des Martyrs. Peu avant 11h, les premiers manifestants étaient déjà sur place", rapporte cette source qui donne un récit détaillé de la journée de protestation.
Comme les semaines précédentes, les étudiants n'étaient plus seuls ce mardi. Dès qu'ils sont sortis, vers 11h30, pour se diriger vers Bab Azzoun, ils ont été rejoints par des milliers de citoyens qui partagent le même combat.
Dans un contexte d'échec de la campagne de vaccination, les sociétaires des facultés ont innové dans leurs slogans. Marchant dans le calme, toujours selon TSA, ils ont scandé "Hirak, vaccin anti-issaba", faisant allusion au fait que le mouvement de protestation viendra à bout de ce que beaucoup d'Algériens considèrent comme un gang de malfaiteurs aux commandes de l'Etat, qui continue d'accaparer richesse et pouvoir.
Comme autre innovation, ils ont évoqué un héroïque combattant de la Bataille d'Alger, mort en 1957, en l'occurrence Ali Ammar. "Lyed fel yed ndjibou l’istiqlal, ya Ali Ammar, bladi fe danger" (main dans la main nous arracherons l’indépendance, Ô Ali Ammar, mon pays est en danger".
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Et bien sûr, les slogans habituels étaient au rendez-vous des porteurs de pancartes: "Etat civil et non militaire", "Justice indépendante", "liberté de la presse"…
Ils n'ont pas manqué de rappeler leur opposition à l'élection législative du 12 juin prochain qui risque d'être, selon beaucoup, une nouvelle mascarade visant à légitimer le régime.
"Une autre banderole attire l’attention tant par sa taille que par sa teneur: les portraits de l’Emir Abdelkader et de Jugurtha barrés de l’inscription 'unité', en langue arabe", note toujours le site TSA. Sans oublier que les manifestants ont toujours une pensée profonde pour les victimes du régime actuellement dans les geôles du pouvoir, notamment leur homologue étudiant de Biskra, Miloud Benrouane. "Son portrait a été brandi tout au long de la marche, avec des appels à libérer tous les détenus d’opinion", note toujours Tout sur l'Algérie.
Mais à Tizi Ouzou, haut-lieu de la contestation kabyle, le régime a de nouveau sorti les matraques et autres bombes à gaz lacrymogène pour empêcher ces rassemblement d'étudiants.