"Marche pacifique violemment dispersée dès 16h à Alger. Halte à la répression", a tweeté le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), Saïd Salhi, après la fin de la manifestation.
M. Salhi a également rapporté des interpellations dans plusieurs villes où se déroulaient, comme chaque vendredi, des marches du Hirak. Des rassemblements ont notamment eu lieu à Annaba (nord-est), Constantine et Mila (nord-est) ainsi qu'en Kabylie, à Béjaïa, Tizi Ouzou et Bouira.
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Des témoignages et des photos publiés sur Facebook et des sites locaux ont fait état de charges policières, de matraquages et d'arrestations dans le centre d'Alger.
"Escalade des violences policières contre les journalistes qui couvrent les marches du vendredi en #Algérie", a de son côté signalé Reporters sans frontières (RSF) sur Twitter.
Un certain nombre de manifestants interpellés ont été relâchés en fin de journée à Alger et dans d'autres préfectures.
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Parmi eux, Abderrahmane Hadjnacer, ancien gouverneur de la Banque centrale, qui a raconté sur Facebook son interpellation avec plein d'humour: "J'ai fait un petit tour dans un panier à salade pour une photo prise vers 15h30 à Didouche (ndlr: grande artère algéroise). J'ai partagé un temps précieux avec 16 concitoyens très divers et très motivés. Le hirak va bien. J'ai été libéré 2h plus tard seul".
Malgré la chaleur, la foule était particulièrement dense pour ce "Vendredi 115" (nombre de semaines depuis la naissance du Hirak), un test pour le mouvement après que la police a empêché mardi la marche hebdomadaire des étudiants à Alger, procédant à une vingtaine d'arrestations.
"Relâchez nos enfants pour qu'ils jeûnent avec nous pendant ce ramadan", mois de jeûne musulman, ont scandé les protestataires en condamnant une "justice aux ordres".
- "Intimidation" -
La reprise des marches du Hirak fin février, après un an de suspension en raison de la crise sanitaire, s'est accompagnée d'une intensification des interpellations de militants et des perquisitions, en particulier depuis une semaine.
Quand les manifestants arrêtés sont relâchés, ils doivent signer un document au commissariat dans lequel ils s'engagent à ne plus participer aux marches hebdomadaires, a indiqué vendredi à l'AFP Saïd Salhi de la LADDH.
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Ils sont aussi menacés de ne pas être libérés en cas de récidive et de nouvelle arrestation tandis que ceux qui sont placés sous contrôle judiciaire sont sommés de ne pas parler aux médias, a-t-il ajouté.
"C'est de l'intimidation et une manière de faire pression pour affaiblir le Hirak", a déploré M. Salhi, critiquant "une atteinte aux libertés publiques".
Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), plus de 70 personnes sont actuellement incarcérées, poursuivies pour des faits en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles.
Vendredi, les manifestants ont également répété avec force leur rejet des élections législatives anticipées convoquées par le pouvoir le 12 juin.
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"Pas d'élections avec le gang (au pouvoir)", a-t-on entendu dans le cortège algérois.
Le régime apparaît déterminé à poursuivre sa "feuille de route" électorale sans tenir compte des revendications de la rue -- Etat de droit, transition démocratique, justice indépendante -- et de la non participation des principaux partis d'opposition.
Le président de l'Autorité électorale (ANIE), Mohamed Charfi, a précisé cette semaine que 1.730 listes -- 818 listes de partis et 912 "listes indépendantes" -- avaient été enregistrées. Dix-neuf partis politiques sur les 39 ayant déposé leur dossier "remplissent les conditions légales".
Né en février 2019 du rejet massif d'un cinquième mandat du président Abdelaziz Bouteflika, le Hirak réclame un changement radical du "système" politique en place depuis l'indépendance en 1962.