Vidéographie. L'Algérie parmi les pays les plus risqués au monde, selon l'assureur français Coface

Le360/Khalil Essalak

Le 08/06/2021 à 14h45, mis à jour le 08/06/2021 à 14h47

VidéoL’Algérie est notée D pour le risque pays et C concernant l’environnement des affaires, selon la Compagnie française d’assurance pour le commerce extérieur (Coface). C’est donc un pays à éviter quand on veut faire des affaires dans un climat serein.

Des pays comme le Maroc, la Côte d’Ivoire ou la Tunisie sont nettement mieux notés que l'Algérie, selon la dernière mise à jour du risque pays, établie par la Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface). Cette note est lourde de conséquence. Car l'Algérie, prise à la gorge par la chute de ses réserves de change, est appelée dans les mois à venir à effectuer une sortie sur le marché des eurobonds ou à négocier un emprunt auprès des pays partenaires et des institutions financières internationales, comme la Banque mondiale (BM), le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD) ou le Fonds arabe de développement économique et social (FADES).

Le tableau que dresse la Coface qui aboutit à la note D, en matière de risque pays, est bien sombre à cause essentiellement de la baisse des revenus du pétrole depuis 2014, qui s'est accentuée en 2020. Cette baisse des prix des hydrocarbures, combinée au recul des volumes extraits, a mené à la récession en 2020, avec un PIB en chute de 6,5%. Et pour l'année en cours, le redressement se fera de manière modeste. La croissance prévue n'étant que de 3%, de sorte que la richesse produite restera à un niveau inférieure à celui de 2018.

La conséquence directe de cette situation est la poursuite de la baisse des réserves de change qui auraient débuté l'année 2021, selon les sources, avec 29 à 40 milliards de dollars, alors qu'elles avoisinaient 200 milliards de dollars en 2014. Le régime algérien a beau tenter de freiner l'hémorragie de devises, les garrots posés s'avèrent inefficaces. Ainsi, la saignée devrait encore se poursuivre, avec comme conséquence, la dépréciation du dinar et son corollaire, l'inflation importée.

N'ayant plus suffisamment de recettes d'exportation, l'Algérie est condamnée à emprunter pour continuer à importer les biens de première nécessité dont le pays à besoin pour vivre. Malgré les mesures restrictives, le régime est confronté au caractère incompressible de certaines dépenses en devises, comme le blé, le sucre, l'huile, le lait en poudre, ou encore les carburants raffinés, etc. Et aller au-delà d'un certain seuil de restriction ne fera qu'accentuer les tensions sociales qui sont déjà à leur paroxysme.

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 08/06/2021 à 14h45, mis à jour le 08/06/2021 à 14h47