Selon les données du ministère algérien des Postes et des technologies de l’information, 80% de la navigation sur Internet en Algérie concerne la pornographie. Cette proportion semble inquiéter les autorités du pays. Ainsi, la ministre des Postes et des technologies de l’information, Houda Feraoun, qui avait privé l’Algérie des réseaux sociaux durant la session du baccalauréat à cause des fraudes, souhaite désormais que le législateur mette en place une loi l’autorisant à bloquer les sites pornographiques, ceux incitant à la violence ou à la discrimination raciale.
La ministre qui répondait sur la possibilité de bloquer les sites pornographiques et autres qui prônent la violence et la discrimination raciale, a expliqué que son département ne possédait pas l’outil juridique qui le lui permettait. Face à cette situation, la ministre a invité le législateur algérien à envisager un texte de loi qui favoriserait l’intervention de son département à cet effet pour bloquer ces sites qui portent préjudice à la société.
D’après la ministre, les sites pornographiques qui représentent 80% de la navigation sur internet «offrent des milliards de dollars aux créateurs de ces réseaux sociaux, au moment où l’Algérie dépense des efforts considérablement pour fournir une bande passante suffisante».
Seulement, l’avis du ministre n’est pas partagé par tout le monde. Certains parlent de restriction à la liberté des citoyens et d’autres craignent qu’une telle loi ne profite au gouvernement qui pourrait ainsi s’en prendre à des sites qu’il estime hostile en prétextant qu’ils diffusent du contenu contraire aux bonnes moeurs, violents ou discriminatoire. En plus, si 80% de la navigation est pornographique, pour certains, interdire les sites reviendrait presque à interdire la navigation sur internet et cela peut constituer un manque à gagner pour les opérateurs télécoms et donc à l’Etat également sans compter les conséquences sociales d’une telle mesure…