Kiosque Le360 Afrique. "Ne touchez pas à ma retraite", "gouvernement injuste", gouvernement de la chekara (sac d’argent) », "LF 2017, projet de l’Etat des riches". Voilà selon la presse algérienne, quelques-uns des slogans que brandissaient les porteurs de pancartes ce matin dans les rues de la capitale.
Etant pris à la gorge, l'Etat algérien n'a d'autre choix que de sabrer sur les dépenses qu'il juge superflues. La situation est telle que les mesures sont prises "sans grand discernement" aux yeux des syndicats. Tout y passe: les subventions, le budget des investissements et bien sûr les retraites. C'est ce qui est à l'origine d'une véritable grogne sociale. Ce dimanche 27 novembre, plusieurs syndicats regroupés autour d'une grande centrale avaient appelé à la manifestation, informe El Watan.
Idir Achour, secrétaire général du Conseil des Lycées d’Alger (Cla) affirme au quotidien algérois que "plus de 1000 personnes ont été arrêtées dans divers endroits à Alger". D'après des syndicalistes, ces personnes auraient été "conduites vers des commissariats de la capitale". Le trop plein a été orienté vers la gare routière en leur demandant de rentrer gentiment chez lui, toujours selon El Watan.
Ces arrestations sont confirmées par Sadek Dziri, président de l’union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), qui affirme que "des centaines de manifestants ont été arrêtés ce matin à Alger".
Au niveau de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), on dénonce l’interpellation de plusieurs "acteurs de la sociétés civile qui ont manifesté, aujourd’hui dimanche à Alger, contre la suppression de la retraite anticipée". L'ONG exige, dans un communiqué, la libération immédiate de toutes les personnes interpellées et rappelle que ces citoyens n'ont fait qu'exercer leurs droits fondamentaux".
Il convient de rappeler que l'Algérie a adopté une loi supprimant le droit de départ anticipé à la retraite. Cette disposition s'était avérée très couteuse d'autant qu'elle mène à des décaissements que le pays ne peut plus se permettre. De plus, elle réduit considérablement le nombre d'assurés qui cotisent pour les caisses de retraite, les mettant ainsi en péril à long terme.
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